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Les villes hésitent à demander une enquête publique

Les villes hésitent à demander une enquête publique

Publié le 12/03/2010

Malgré les allégations qui circulent dans le secteur de la construction, les rumeurs de collusion pour les réponses aux appels d’offres des municipalités, il semble que les élus de la MRC de Thérèse-De Blainville hésitent à demander une enquête publique au gouvernement afin de faire la lumière sur cette problématique.

On se rappellera qu’à la fin de décembre dernier, les députés du caucus du Parti québécois avaient fait une sortie publique afin de demander aux villes d’adopter une résolution pour demander au gouvernement de mettre en place une enquête publique.

Près de deux mois après la demande des députés et la poursuite de la médiatisation du dossier, il semble que cette requête soit restée lettre morte, une situation que déplore le député péquiste de Blainville. «L’opposition et les médias ont démontré qu’il y avait de l’abus. Il y a quand même une limite à démontrer les failles du système et de ne rien faire de la part de la part du gouvernement», souligne Daniel Ratthé.

Des sept villes de la MRC de Thérèse-De Blainville, seulement trois ont adopté une résolution pour demander une enquête publique au gouvernement. Ces villes sont Sainte-Thérèse, Sainte-Anne-des-Plaines et Boisbriand. À la demande du conseiller de l’opposition Louis Lamarre, Blainville a adopté une proposition plus nuancée, stipulant qu’elle appuie le gouvernement dans ses actions.
«Nous croyons que la résolution 8.4 de la séance du 2 mars ne va pas assez loin et ne respecte pas la position adoptée par 80 % de la population qui réclame une enquête publique dans l’industrie de la construction au Québec», dénonce le conseiller de l’opposition.

Pour le député de Blainville, la timidité des villes s’explique en partie par la mise sur pied de l’escouade Marteau. «J’ai l’impression qu’il y a des villes qui ont trouvé le geste du gouvernement suffisant», mentionne-t-il, indiquant que l’opposition aura à l’œil le travail de Jacques Duchesneau, nommé par la ministre des Transports à la tête d’une unité anticollusion.

Préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville et maire de la Ville de Bois-des-Filion, Paul Larocque explique cette hésitation des villes à demander une enquête publique dans le domaine de la construction par la mise en place de l’escouade Marteau. «Je pense qu’il y a deux choses différentes. On ne doit pas demander une commission d’enquête publique pour demander une enquête publique», dit-il, se disant peut encouragé par les résultats qu’une enquête publique pourrait donner.
«Il faut donner du temps à l’escouade Marteau de faire son travail et de voir les résultats», explique-t-il. Pour le préfet, l’opposition péquiste et l’angle du débat actuel sur les rumeurs entourant les arrimages dans le secteur de la construction est un faux débat. «J’ai toujours pensé que le problème était plus en amont. S’il y a collusion dans les appels d’offres, il faut savoir que les villes n’ont pas les moyens de vérifier», dit-il, indiquant que le problème est également présent dans les commissions scolaires et d’autres organes des différents paliers du gouvernement.
«Il faut savoir que la MRC de Thérèse-De Blainville s’est constituée avec le soutien de sa communauté d’affaires. Il y a de bons entrepreneurs et il y a de bons politiciens. Il faut seulement que chacun joue son rôle», explique-t-il. Notons que la Ville de Bois-des-Filion n’a pas présenté de résolution demandant une enquête publique au gouvernement.