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Les professionnelles en santé accusent leur employeur de laxisme

(Photo Michel Chartrand)

Les professionnelles en santé accusent leur employeur de laxisme

Publié le 28/09/2010

Alors que le dialogue à la table de négociation avec le gouvernement a repris depuis peu à l’échelle nationale entre la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et la partie patronale, le Syndicat des professionnelles en santé du Lac-des-Deux-Montagnes affilié à la FIQ accuse son employeur, le Centre de santé et de services sociaux (CSSS), de faire preuve d’un laxisme et d’effectuer une mauvaise gestion engendrant la dégradation des conditions de travail des professionnelles en soins qui y travaillent.

Dans le cadre d’un rassemblement devant l’Hôpital de Saint-Eustache, le 22 septembre dernier, les professionnelles en soins, vêtus symboliquement de noir, se sont relayées durant l’heure du dîner afin de manifester bruyamment leur mécontentement face à l’employeur du CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes.

Le président et porte-parole du Syndicat des professionnelles en santé du Lac-des-Deux-Montagnes, Alain Paquette reproche à l’employeur du CSSS de se tourner vers le secteur privé plutôt que de mettre en œuvre des moyens efficaces et structurants servant à contrer les effets de la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau public. «Plus d’une cinquantaine de contrats sont actuellement conclus entre le CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes et des entreprises privées de placement en soins ou des personnes agissant individuellement. En 2008-2009, le recours à des professionnelles en soins issues du privé a coûté près de 3,8 millions de dollars au CSSS. Considérant le déficit budgétaire dont fait état la direction, la situation est totalement aberrante» a décrié Alain Paquette.

Ce comportement, s’indigne le représentant syndical, accentue le niveau de détérioration des conditions de travail des professionnelles en soins, de l’établissement. «L’employeur ne manifeste aucune volonté de rehausser les postes et de stabiliser les équipes de soins, ce qui favoriserait pourtant l’attraction et la rétention du personnel soignant. À titre d’illustration, la proportion de professionnelles en soins à temps partiel atteint les 65 % et, pour la plupart, ça représente rarement plus de deux jours semaine. Et c’est sans compter le recours aux heures supplémentaires qui est devenu pratique courante et même un mode gestion au CSSS», a-t-il expliqué.

Quant au vice-président de la FIQ, Daniel Gilbert, venu appuyer ses membres à Saint-Eustache, il estime que l’employeur privilégie un mode de gestion «à la petite semaine». «Devant les besoins criants du réseau public, la direction préfère s’en remettre à des solutions faciles qui ne règlent en rien la surcharge et l’instabilité avec lesquelles sont aux prises, jour après jour, les professionnelles en soins, de l’établissement. Il est totalement absurde de croire que le secteur privé, dont la motivation principale est la réalisation de profits, puisse faire partie prenante de la solution. La qualité et la sécurité des soins s’en voient grandement compromises», a-t-il déclaré.

Ultimement, M. Gilbert est d’avis qu’il est de la responsabilité de l’employeur, tout comme du gouvernement, d’assurer à la population des soins de santé sécuritaires. «Cet aspect passe bien au-delà de la préoccupation budgétaire que semblent pourtant prioriser les établissements de santé publics», a-t-il soutenu.