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Les organismes communautaires: aussi essentiels que les légumes

Une quinzaine d’organismes membres du ROC de la MRC Thérèse-De Blainville se sont réunis

Les organismes communautaires: aussi essentiels que les légumes

Publié le 26/10/2012

Déplorant un problème de sous-financement récurrent depuis bon nombre d'années, une quinzaine d'organismes membres du Regroupement des organismes communautaires (ROC) de la MRC de Thérèse-De Blainville se sont rassemblés, lundi dernier, autour d'une chaudronnée fumante afin de rappeler à la population que leurs services sont aussi essentiels que les légumes dans une soupe.

Dans le cadre de leur semaine d’activités de sensibilisation se déroulant du 22 au 28 octobre, sous le thème Les organismes communautaires sèment, récoltons ensemble, les membres du ROC ont en effet choisi les légumes comme symboles pour démontrer que leurs efforts peuvent mener à une réelle transformation chez leurs bénéficiaires. Chacun d’eux s’était d’ailleurs attribué un légume illustrant un peu leur mission.

Pour la Maison de la famille en santé, le brocoli en constitue un bon exemple puisqu’il permet de «rester en vie longtemps». L’équipe du Resto Pop de Thérèse-De Blainville s’est plutôt tournée vers le rutabaga, «un légume qui résiste aux intempéries». Claudia Briand, intervenante à la Maison des jeunes de Blainville, a porté son choix sur la tomate. «Les tomates poussent en grappe, comme nos jeunes qui se tiennent en groupe», a expliqué celle-ci.

Mais voilà, les organismes reçoivent un soutien financier comblant à peine 50 % de ce dont ils ont besoin pour mener à bien leur mission initiale.

Dans l’ensemble des Laurentides, le milieu communautaire souffre d’un manque de 11 M$. Et le nombre d’usagers ne régresse pas.

Alain Trépanier, le directeur général du Centre d’aide Thérèse-De Blainville, dit avoir observé une augmentation d’usagers de 20 % depuis un an et demi. Débordés, les quatre employés ont moins de temps pour faire de l’écoute et référencer ceux qui en ont besoin.

«Quand on est submergés de demandes, on se limite à éteindre des feux», signale M. Trépanier, en ajoutant voir de plus en plus de jeunes hommes de moins de 25 ans se pointer à son centre pour y recevoir une aide alimentaire.

Si son organisme parvient encore à accueillir un surplus d’usagers, d’autres se demandent toutefois s’ils survivront. C’est le cas du Relais, un nouvel organisme de dépannage alimentaire situé à Boisbriand, qui en arrache.

Privé du financement gouvernemental en raison de son existence récente, Le Relais se voit actuellement forcé de solliciter les citoyens pour continuer à dispenser ses services. «Pourtant, si on est là, c’est qu’il y a un besoin», fait remarquer la directrice générale Sophie Goldine-Kimpton.

Or, selon Alain Trépanier, 11 % de la population régionale vit sous le seuil de la pauvreté et se trouve justement en plus forte concentration à Boisbriand et à Sainte-Thérèse. «Actuellement, il n’y a pas d’organisme équipé pour récupérer le décès d’un autre organisme», indique-t-il.

Pour lui, maintenir les organismes dans leur communauté en haussant le financement de leur mission initiale reste encore la meilleure solution.

Des organismes membres du ROC régional tentent par ailleurs de développer un projet pilote impliquant le CIT et des partenaires financiers afin d’offrir des billets d’autobus à prix réduit aux démunis ne pouvant actuellement se déplacer jusqu’aux ressources d’aide, faute d’argent pour le transport.