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Les mangeurs de pelouse

(Photo Michel Chartrand)

Les mangeurs de pelouse

Publié le 28/08/2009

On a beaucoup parlé de la minéralisation de nos villes, cet été, et de l’effet de cette perte de végétation sur la santé publique. Et chaque fois, il a été question des arbres. Mais qu’en est-il des gazons? Sachez que le hanneton européen, communément appelé ver blanc, est en prolifération chez nous et que la durée de vie de ce mangeur de pelouses semble s’étirer dans la saison.

Bernard Morin est consultant en espaces verts urbains et il traque et quantifie la prolifération du ver blanc depuis 2006, en plaçant stratégiquement des pièges. Avec la collaboration de 127 citoyens et de 23 entreprises, 118 de ces pièges ont été installés dans 14 municipalités, cette année, dont 112 ont capturé 4 838 spécimens adultes.

De cette intervention sur le territoire des Basses-Laurentides (seulement deux municipalités étaient de la Rive-Sud), deux données essentielles se dégagent: d’abord, l’infestation se poursuit et la colonisation s’étend non seulement sur le territoire, mais aussi dans le temps.

Ces prélèvements sur le terrain attestent du fait que la pointe de captures de hannetons européens adultes s’est allongée du 3 jusqu’au 10 juillet, l’été dernier, pour aller du 6 au 27 juillet cette année. Il faut savoir que, de façon générale, les insectes de printemps ont vécu plus longtemps cet été.

Les villes les plus touchées de notre région sont, dans l’ordre, Boisbriand, largement en tête de liste, suivie de Blainville, qui est très touchée, puis Bois-des-Filion et Lorraine, quoique les 14 villes soient infestées.

Ce parasitaire des pelouses est arrivé chez nous en 1989 et ce ver microscopique n’étant pas indigène, il n’a donc pas de prédateurs naturels, d’où la nécessité d’une intervention, qui doit d’abord procéder par cette méthode de dépistage.

Les conditions favorables au ver blanc sont les lumières extérieures, un gazon jeune de vingt ans et moins et surtout un voisinage infesté. Certaines espèces d’arbres lui sont propices et un historique de dommages dans votre secteur devrait vous alarmer.

Parce que les pelouses produisent de l’oxygène, purifient l’air des toxines comme des poussières, réduisent les gaz à effets de serre, captent les eaux de ruissellement et préviennent l’érosion des sols, elles diminuent aussi les cas d’allergies et atténuent le bruit, tout en rafraîchissant l’air. Oui, les arbres sont importants dans l’environnement, mais le gazon est primordial et pas seulement pour son aspect esthétique.

On prend cette infestation au sérieux à Lorraine, où nous avons rencontré Bernard Morin. Or, en une seule pelletée dans la magnifique pelouse du domaine Garth, jusque-là non contaminée, trois vers blancs nous sont apparus.

Il existe bien évidemment des produits pour contrôler l’infestation qu’on n’éradiquera pourtant jamais totalement.

Le nématode, un ver microscopique qui attaque le sphincter du hanneton européen pour le paralyser, est très utile, ou encore l’Acelepryn ou le Merit, deux produits pour lesquels il vous faut obtenir un permis d’épandage de la Ville. Quoique, dans tous les cas, il faille d’abord avoir quantifié cette prolifération pour savoir quand procéder.

Deux questions ont dû surgir dans votre esprit à chaque information de ce texte, or sachez que vous pouvez joindre le consultant de Arbrevert, Bernard Morin, au 450-431-0754.