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Les dessous de la politique selon Richard Legendre

(Photo Michel Chartrand)

Les dessous de la politique selon Richard Legendre

Publié le 20/03/2009

Invité par l’Association des gens d’affaires de Blainville (AGAB) a prononcer une conférence intitulée La politique, vrai ou faux? Perceptions et réalité, l’ex-député de Blainville, Richard Legendre a renoué, non sans un plaisir évident, avec les gens de son comté.

«C’est un plaisir de revenir à Blainville et d’une certaine manière, de n’avoir rien à vous vendre… seulement des billets de saison pour l’Impact», a lancé à la blague celui qui occupe aujourd’hui les fonctions de vice-président exécutif de l’Impact de Montréal et du stade Saputo.

Proposant ensuite une vue de l’intérieur des dessous de la politique, M. Legendre a souligné combien fascinant était le monde du pouvoir, un univers où l’on navigue constamment entre le réel et la perception de la réalité, insistant sur le mot perception. «Posons-nous la question: est-ce que l’affaire Maxime Bernier aurait reçu le même traitement médiatique si le ministre avait oublié ses documents confidentiels chez son beau-frère?», a-t-il soulevé.

Traiter l’exception

Afin d’illustrer son propos, M. Legendre y est ensuite allé de quelques anecdotes sur le traitement médiatique réservé aux affaires politiques. Comme lors de ce Sommet québécois de la jeunesse, tenu à l’automne 1999. «Rappelez-vous, le gouvernement était en négociations avec certains syndicats. Pas une seule question n’a été posée sur le Sommet en tant que tel. Le lendemain, à la une des journaux, on titrait: Les syndicats déclarent la guerre à Lucien Bouchard», relate-t-il. Se défendant bien de faire la critique des médias, M. Legendre estime qu’une réflexion s’impose en cette nouvelle ère de «surcommunication». «C’est comme si on regardait à travers une loupe. Avec une loupe, les choses sont grossies, mais il est impossible d’avoir une vue d’ensemble. Et sous la loupe, il n’y a pas grand-chose de beau», image-t-il. Conséquemment, l’information a fait, des mauvaises nouvelles, sa matière première, avec quelques nuances. Comme le sport, par exemple. «Entre le sport et la politique, c’est le jour et la nuit en matière médiatique. Parce que le journaliste sportif espère que le Canadien va gagner. En politique, aucun journaliste ne souhaite que le PQ (ou le PLQ) gagne. La différence est énorme», opine-t-il.

Le quotidien et l’hebdo

Pour donner encore plus de poids à son propos, M. Legendre a ensuite fait la démonstration de ce qu’il avançait en lisant les unes des quotidiens publiés au cours des derniers jours. Toutes des mauvaises nouvelles, sans exception. Ensuite, l’ex-député a présenté les unes de l’hebdo de sa région (Repentigny). Que des nouvelles positives. «Le journaliste de l’hebdo sait rapporter exactement ce que tu dis ou plutôt ce que tu cherches à dire. Quand j’accordais des entrevues à des quotidiens, je me croisais les doigts», poursuit-il.

D’où le cynisme de la population à l’égard des politiciens, selon lui. «Je vous garantis qu’il peut y avoir une histoire d’horreur par jour pendant 365 jours d’affilée. Mais sur 6 milliards d’habitants, parle-t-on ici d’exception ou de règle?», s’est-il demandé. D’avis que la «surcommunication» à l’image du progrès, nous a amené trop loin, M. Legendre préconise le retour à la bonne nouvelle. «Aujourd’hui, on plante des arbres à des endroits où on avait mis du béton. Est-ce qu’il se pourrait que la mauvaise nouvelle soit allée trop loin elle aussi? À vous de décider», a-t-il conclu.