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Les découvertes de madame Ève

(Photo Yves Déry)

Les découvertes de madame Ève

Publié le 15/03/2011

Ève Bourgouin était une élève de la Formation musicale intensive, à la polyvalente Sainte-Thérèse, lorsque nous avons écrit pour la première fois à propos de son talent de pianiste. Or, dimanche dernier, c’est elle qui venait nous présenter trois jeunes pianistes fort prometteurs.

Il était savoureux d’apprendre que ce sont maintenant ses jeunes émules qui l’appellent madame Ève. Et ils lui ont surtout fait honneur par leur brio tout au long d’un petit concert dominical donné au centre Louis-Saint-Laurent, bien évidemment à Lorraine.

La formule du concert était tout à fait originale, puisque chaque pièce de musique était représentée par un objet qu’un auditeur était invité à venir choisir, ce qui décidait du même coup de l’interprétation à venir.

Ainsi donc, Camille Riopel était invitée à jouer Lieberstraum (Rêve d’amour), de Liszt, après que l’on eut choisi un cœur en chocolat. Puis, un poids libre de musculation nous ramenait Ève pour une interprétation de l’étude opus 25, no 12, qui demande énormément de force dans les avant-bras.

La formule a immédiatement stimulé la participation du public et l’on venait ensuite choisir une lanterne bleue pour imager un Clair de lune, avec la couleur préférée de Chopin, celle de la mer. L’animatrice venait jouer cette musique devenue pour elle une pièce fétiche, la toute première que nous l’ayons entendu interpréter à l’époque de la PST.

Madame Ève poursuivait toujours avec Chopin et un Nocturne, après que l’on eut choisi un DVD du film Le Pianiste, puis une affreuse tarentule en plastique prisée par un jeune garçon introduisait une tarantelle, interprétée par Alexandre Cabana avec une agilité et une musicalité qui ont impressionné l’auditoire.

Le choix d’une horloge témoignait de la surdité croissante qui frappait Beethoven et Ève Bourgouin nous revenait pour interpréter le premier mouvement de la célèbre 5e Symphonie. Il faut souligner ici l’aspect informatif que l’animatrice ajoutait au spectacle, avec des notes biographiques et techniques fort intéressantes.

C’est Alexandre Hélie qui terminait le concert avec la Grande valse brillante de Chopin, opus 18, en mi bémol majeur, une très belle pièce que la foule, nombreuse et attentive, a applaudie avec enthousiasme.

C’était le deuxième concert qu’Ève Bourgouin animait et produisait pour la Ville de Lorraine, elle qui agit également comme pianiste répétitrice pour les Chanteurs de Lorraine, et ce fut à chaque fois fort bien animé et surtout d’une grande virtuosité pianistique.

De toute évidence, la musicienne se fait une animatrice de la musique et une enseignante recherchée, quoique la pratique musicale demeure la dimension la plus importante de sa carrière, puisqu’elle étudie toujours avec rigueur cet instrument dont les exigences égalent la suprême beauté.

La formule sera reprise à l’automne. Il reste à confirmer le moment, mais vous connaissez l’endroit.