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Le tyran de Boisbriand

Le tyran de Boisbriand

Publié le 10/06/2011

Un tyran règne dans la forêt du Centre d’interprétation de la nature de Boisbriand. Il présente une tête foncée, un ventre jaune et lance des cris répétés plusieurs fois. Rassurons-nous! Il s’agit du tyran huppé, oiseau familier de l’érablière à caryer, écosystème du parc.

Appelé auparavant moucherolle huppé dans les anciens guides d’identification, le tyran huppé arbore également un grand bec noir, une poitrine cendrée, un dos olive et une queue rousse. Il joue un rôle utile en gobant chaque jour une grande quantité d’insectes.

Il fréquente les érablières et autres forêts de feuillus ainsi que des milieux relativement ouverts comme les parcs de banlieue et les vergers. Cet oiseau, d’une taille légèrement inférieure à un geai bleu, coiffe parfois l’ensemble de ses plumes (sa huppe) de manière ébouriffée, d’où son appellation de tyran huppé.

En provenance du sud des États-Unis et de l’Amérique centrale, il nous visite pour nicher au cours de la période des insectes, de la mi-mai à la fin d’août.

Le tyran huppé fait partie de la famille des tyrannidés, un groupe dénombrant plus de 400 espèces se retrouvant uniquement en Amérique. Le tyran tritri, le moucherolle phébi et sept autres espèces de cette famille peuvent être vus au Québec en été.

Hirondelles et faucon

Outre l’observation du tyran huppé, j’ai remarqué, entre autres espèces d’oiseaux, une paruline jaune s’activant dans un aulne, un canard branchu glissant lentement sur une eau stagnante, des canards colverts jouant sur la rivière des Mille Îles et des hirondelles volant au ras de l’eau, sans oublier une apparition subite du faucon émerillon, un de nos plus petits oiseaux de proie avec ses quelque 25 centimètres d’envergure.

J’ai aussi entendu le bruit de crécelle du martin-pêcheur d’Amérique, le sifflement doux de l’oriole de Baltimore… et le coassement de grenouilles émanant de mares bordées de fougères.

Les autorités du Centre affirment que plus d’une soixantaine d’espèces d’oiseaux peuvent être observées, une estimation probable si l’on compte les oiseaux aquatiques et les oiseaux en migration.

Je suggère de visiter l’endroit tôt le matin pour faire le plein d’oiseaux, le Centre étant très animé au plan socioculturel. Le parcours d’environ un kilomètre offre plusieurs points de vue différents (marécages, zone de chicots, rivière, etc.) favorisant une diversité d’espèces d’oiseaux.

Du côté des activités environnementales, soulignons quelques activités au programme cet été: 18 juin, 11 h à 14 h, Découverte des milieux humides; 9 juillet, 11 h à 14 h, Découverte du milieu naturel; 20 août, 10 h à 15 h, Chouette à voir, démonstration avec deux oiseaux de proie, programme d’animation de L’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP).

Nouvel aménagement

Le Centre d’interprétation de la nature de Boisbriand a fait l’objet de plusieurs améliorations, notamment la rénovation des belvédères, l’installation de passerelles et de bordures délimitant les sentiers ainsi que l’ajout de stations d’interprétation du patrimoine, de la faune et de la flore. Plusieurs sculptures et autres créations culturelles agrémentent ce milieu naturel.

Il est situé au 480, rue de Chavigny. Accès par la rue Chauvin qui donne sur le chemin de la Grande-Côte. Droit d’entrée gratuit, stationnement gratuit, ouvert tous les jours, de 7 h à 21 h. [www.ville.boisbriand.qc.ca]

 

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est vice-président de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi conférencier et rédacteur en chef du bulletin L’Oriole, publié par cet organisme. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.