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Le tortueux Jean-Thomas Jobin

Jean-Thomas Jobin

Le tortueux Jean-Thomas Jobin

Publié le 25/01/2011

Quand le beau-frère ne parle pas, ce n’est pas bon signe. Parce que Pierre est plutôt du genre loquace, voyez-vous, et il n’attend pas l’assentiment des autres pour relater les moments forts d’un spectacle quand il apprécie.

– Pis? ai-je dû le questionner, en sortant du théâtre pour l’entracte.

– Bof… prendrais-tu une bière?

On n’a pratiquement pas dit un mot à propos de la première partie du spectacle de Jean-Thomas Jobin, avec une vague appréhension quant à la suite à venir.

Remarquez que c’était pas vraiment mauvais, le spectacle de samedi dernier, et il y a même des traits d’humour tout à fait particuliers qui font un artiste intéressant de ce grand dadais à la personnalité déphasée.

Et je comprends aussi un peu Pierre, qui n’a jamais été friand d’humour absurde, de ne pas avoir apprécié ce spectacle hautement verbeux, autre chose qui n’est pas non plus pour lui plaire.

Mais moi, qui suis un fan des Denis Drolet et qui ponds du texte comme une poule compulsive, j’aurais dû y trouver mon compte, mais n’en retiens qu’un certain ennui en deuxième partie, jusqu’à trouver l’exercice interminable.

D’abord, c’est trop long d’une demi-heure. Heureusement qu’il y a le marionnettiste de Jack Bauer pour énergiser le tout, mais c’est encore insuffisant en bout de piste pour consolider la représentation.

Il faut concéder que le fil narratif est difficile à suivre dans l’absurde: une distraction et voilà que l’on cherche où Jean-Thomas Jobin est rendu, tout en se demandant si vraiment on a envie d’y aller.

Son interaction avec la foule est très intéressante avec ses refrains impossibles à chanter et ses questions sans réponses, sinon dans l’absurde, et il y a du génie dans ses situations fictives qui regorgent de folie, mais il y a un travail de resserrement à faire sur ce nouveau spectacle.

Avec les deux Denis, les sketches sont plus courts et entrecoupés de chansons qui soulèvent la foule. Les costumes comme les décors sont hilarants et le rythme aussi endiablé que dans un vaudeville.

Jean-Thomas Jobin laisse le temps jouer sur ses blagues décalées, mais sans qu’il y ait de progression ou de chutes qui marquent l’avancement, de là cette impression de langueur qui s’accentue en deuxième partie, au point de nous faire souhaiter une conclusion qui ne vient pas.

Il demeure certes un humoriste très intéressant, mais Jean-Thomas Jobin devrait reconsidérer son spectacle dans son entièreté, en élaguant ici et là des lignes d’un texte touffu. Et puis, quant à l’aparté en tombée de rideau sur l’émission Père poule… c’était absolument incompréhensible à quiconque ne connaissait pas la référence.

Mais la difficulté avec l’absurde, c’est d’arriver à en extirper l’inutile.

Je peux maintenant mourir

L’humoriste Philippe Laprise sera sur la grande scène du Théâtre Lionel-Groulx, le vendredi 4 février, avec son premier spectacle solo intitulé Je peux maintenant mourir.

Issu de l’École nationale de l’humour en 2002, Philippe Laprise a collaboré à de nombreux festivals avant d’obtenir l’Olivier de la Découverte de l’année en 2009, avec ce spectacle qui ramène les instants dramatiques à de la pure folie.

On réserve en composant le 450-434-4006 et vous obtiendrez davantage de renseignements en visitant le [www.theatrelg.com].