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Le retour des oiseaux migrateurs

Le retour des oiseaux migrateurs

Publié le 11/03/2011

Dès le milieu du mois de mars, de nouveaux oiseaux en provenance du Sud égayent le paysage blanc et annoncent l’arrivée du printemps tant attendu.

Oiseau familier, le merle d’Amérique apparaît un beau matin autour de nos maisons. Cet oiseau au dos gris, à la poitrine orangée et à la tête noire parée d’un bec jaune raffole, comme l’on sait, des vers de terre. Il cherche le moindre lopin d’espace vert pour dénicher sa nourriture. C’est une quête difficile puisque le sol demeure souvent gelé en cette période. Notre vaillant oiseau compense alors en mangeant des insectes et des petits fruits accrochés aux vinaigriers et autres arbres.

Petit oiseau robuste, le bruant chanteur s’installe dans des buissons pour faire entendre son chant rythmé dans l’air glacé. Il se nourrit de graines suspendues aux graminées et autres herbes des champs.

Le caporal noir aux ailes rouges, de son vrai nom le carouge à épaulettes, surgit près des étangs encore gelés pour choisir un bon site de nidification. Chez les carouges, le mâle arrive environ trois semaines avant la femelle afin d’établir son territoire.

Le quiscale bronzé, l’oiseau noir à la longue queue en forme de V, fait résonner son chant grinçant pour localiser sa place au soleil. Il arrive dans son territoire de nidification alors qu’il reste encore de la neige. Il établit sa demeure dans des milieux semi-ouverts, tel un petit boisé situé dans un parc de banlieue.

Plusieurs espèces de canards font aussi partie du cortège des premiers arrivants. Ils fréquentent les eaux libres des rivières tourmentées en attendant le grand dégel.

Les chardonnerets jaunes deviennent plus nombreux aux mangeoires de chardons et de tournesol. En fait, une partie de la population reste avec nous durant la saison froide, ce nombre étant variable selon les hivers. Les chardonnerets qui se sont déplacés vers le Sud remontent vers le Nord au début du printemps pour se joindre à la population résidante.

Le même phénomène se passe chez la corneille d’Amérique. Depuis une vingtaine d’années, cette espèce est présente en grand nombre en hiver, mais une partie de la population se déplace chez nos voisins du Sud pour ensuite revenir dans nos parages.

Chez le chardonneret, la corneille et quelques autres espèces, on observe des déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du Québec. Des oiseaux du centre et du nord du Québec séjournent au sud de la province alors que des oiseaux de cette dernière partie trouvent refuge dans le nord des États-Unis.

Granivores et insectivores

Sauf exception, le calendrier du grand retour des oiseaux peut se répartir en deux groupes. Les oiseaux granivores (qui se nourrissent de graines) reviennent en mars et avril. Les insectivores, telles les hirondelles, remontent dans nos régions lorsque les insectes sortent de leur torpeur hivernale, en avril et mai. Ce dernier groupe d’oiseaux séjourne chez nous durant approximativement six mois et est nettement plus abondant que les granivores.

L’hiver, quelque 70 espèces d’oiseaux peuvent être vues dans le sud du Québec. Au printemps, plus de 280 espèces viennent s’ajouter à nos oiseaux résidants.

Après le long hiver, observer pour la première fois de l’année le grand héron, le martin-pêcheur ou le colibri amène joie et ravissement chez les amants de la faune ailée.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est vice-président de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi conférencier et rédacteur en chef du bulletin L’Oriole, publié par cet organisme. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.