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Le plaisir dans la musique

(Photo Yves Déry)

Le plaisir dans la musique

Publié le 23/04/2010

Retour aux sources ou découverte des racines de notre propre culture? C’est en tout cas à une soirée des plus festives que nous conviaient Nicolas Pellerin et ses complices, les Grands Hurleurs, lors de leur plus récent passage en sol térésien. La formation, que l’on avait d’abord remarquée en première partie de L’arracheuse de temps de Fred Pellerin, se faisait ce soir-là tête d’affiche, dans l’intimité chaleureuse du cabaret de l’église Sacré-Cœur.

Formés de Nicolas Pellerin à la voix, au violon et aux percussions, Simon Lepage à la basse et à la contrebasse, de même que Simon Marion aux guitares et à la mandoline, les Grand Hurleurs entrent en scène sans artifices, tous trois arborant un large sourire de connivence. Car ils s’apprêtent à faire ce qu’ils aiment le plus: jouer de la musique, et par le fait même, nous communiquer leur passion et nous entraîner dans leur univers particulier. Nous plongeant au cœur même de nos racines, les musiciens nous livrent sans préambule les notes réconfortantes et le rythme entraînant de leur folk-trad teinté de jazz, pour une entrée en matière plutôt convaincante.

Le public se fait assez discret, mais les applaudissements ne manquent pas de chaleur, saluant longuement chacune des pièces. De la belle servante des Marches du Palais aux mille maux et mots de La grippe, l’ensemble demeure cohérent et plein de vie, le trio prenant un plaisir évident dans le partage de ses trouvailles. Livrer un spectacle de musique folklorique demande en effet un immense travail de recherche et de remaniement pour redonner un certain goût du jour à des morceaux parfois relégués depuis longtemps aux oubliettes. Avec une passion contagieuse, Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs les dépoussièrent et en racontent les histoires avec leur musique, les textes imagés appuyés par de lumineux crescendos ou d’intenses montées dramatiques.

Entre les pièces, les musiciens s’adressent au public avec humour et décontraction, s’enquérant de son moral ou ponctuant leurs interventions d’anecdotes de tournée. D’ailleurs, Pellerin et ses comparses ne haranguent jamais les spectateurs, les invitant à se lever et à danser si cela leur chante, mais comprenant également qu’ils puissent simplement avoir envie d’écouter et de regarder… Ce qu’il fait un peu trop sagement tout au long du concert, conservant toute son énergie pour la finale endiablée de La prison de Londres et un rappel endiablé et festif.

Habités par la musique et des siècles de tradition, Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs ne se privent toutefois pas d’explorer mille et une textures et rythmes variés, alliant à merveille folklore et modernité.