logo journal nord-info
icon journal
Le pic maculé, oiseau au bec sucré

Le pic maculé, oiseau au bec sucré

Publié le 03/06/2011

Gorge et front rouges, ventre jaunâtre, bavette noire et dos noir aux petites rayures blanches, le pic maculé montre ses couleurs dans les forêts d’arbres parvenues à maturité, notamment les érablières.

Il arbore également de larges taches blanches aux ailes, ce qui le distingue du pic mineur et du pic chevelu qui affichent une longue bande blanche au dos.

Cet oiseau s’avère assez abondant dans le sud du Québec, mais il est probablement moins connu que les autres pics car on ne l’observe pas aux mangeoires. Au lieu du suif ou de graines de tournesol, il déguste des insectes comme les fourmis, les scarabées et les coccinelles, des petits fruits et la sève des arbres.

Ce pic est muni d’une langue en forme de pinceau dotée de fines aspérités qui lui permet de capter la sève et les insectes qui s’en abreuvent. Il creuse des petits trous autour du tronc pour récolter la sève. Une rangée de petits trous bien alignés indique sa présence.

La sève s’écoulant des trous attire des petits mammifères comme l’écureuil roux et des insectes, telle la guêpe, consommée occasionnellement par le pic maculé. Ce liquide attire également plusieurs espèces d’oiseaux, entre autres le colibri à gorge rubis et la sittelle à poitrine rousse.

Alimentation et réactions

Le mode d’alimentation de notre pic au bec sucré suscite diverses réactions, selon le point de vue entre ornithologues et horticulteurs.

En général, les pics perforent les arbres morts ou en train de mourir pour gober des larves et des insectes nuisibles. Le pic maculé est le seul pic à marteler du bec un arbre sain, ce qui peut causer des dommages à une partie de l’arbre, selon le ministère fédéral Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Pour prévenir les problèmes, les pépiniéristes emploient diverses méthodes destinées à faire du bruit ou à effrayer les oiseaux par leurs mouvements, telle l’installation d’assiettes d’aluminium. D’autres moyens sont utilisés, comme la fixation de bandes de toile, de jute ou de grillages ou la pulvérisation de produits. Bien sûr, les vernis et laques ne sont pas recommandés en raison de leurs effets toxiques sur l’arbre et l’environnement.

Mentionnons que le pic maculé, comme la plupart des oiseaux, est protégé en vertu de la Loi fédérale sur la Convention des oiseaux migrateurs. Cette réglementation interdit de capturer et de tuer le pic maculé, ainsi que la destruction des œufs.

Selon l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec, publié par le Regroupement Québec-Oiseaux et le Service canadien de la faune, des études scientifiques indiquent que le pic maculé limite ses activités à quelques arbres, dont certains sont déjà malades, causant au bout du compte des dégâts minimes, compensés par la capture d’insectes qui seraient nuisibles aux arbres.

Pic migrateur

Le pic maculé est un oiseau migrateur, contrairement à la plupart des autres espèces de pics. Il arrive dès le début d’avril pour repartir à la fin octobre vers ses terres hivernales, lesquelles s’étendent du sud des États-Unis à l’Amérique centrale.

Il migre dans nos régions pour nidifier, engendrant de quatre à sept oisillons qui grandissent et se dispersent dans divers habitats, du mois d’août à octobre. Cette période est favorable pour observer les jeunes qui affichent une allure brunâtre, sans traces évidentes de rouge à la tête et à la gorge.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est vice-président de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi conférencier et rédacteur en chef du bulletin L’Oriole, publié par cet organisme. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.