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Le fondateur de Fraisebec s’éteint à 71 ans

Yvon Charbonneau laisse dans le deuil

Le fondateur de Fraisebec s’éteint à 71 ans

Publié le 25/09/2012

Né le 6 décembre 1941, à Sainte-Anne-des-Plaines, Yvon Charbonneau s’est éteint le lundi 17 septembre dernier, à l’âge de 71 ans. C’est aussi là, sur le rang Lepage, de biais avec la ferme laitière où il a grandi, qu’il avait construit sa maison, pour lui, sa femme Louise et leur deux enfants, Simon et Isabelle.

Homme d’affaires à l’esprit innovateur, M. Charbonneau a d’abord œuvré dans le domaine de la construction avant de se spécialiser dans l’imperméabilisation de solage. «À l’époque, le goudronnage se faisait au pinceau. La nuit, mon père se rendait à Montréal pour aller chercher son matériel dans les raffineries», relate sa fille, Isabelle.

Puis, vers la fin des années 1970, Yvon Charbonneau plante ses premières fraises, celles-là même qui font encore aujourd’hui la renommée de Fraisebec. Au départ, c’était pour occuper ses enfants pendant les vacances scolaires. «Dans ce temps-là, on sarclait à la main», se remémore son fils, Simon.

En 1984, l’entreprise Fraisebec est officiellement créée. «On en a équeuté, des fraises, dans le garage de la maison», évoque Isabelle. C’était aussi l’époque où la saison des fraises s’étalait sur une période de trois semaines seulement, comparativement à cinq mois maintenant, grâce à l’arrivée des fraises d’automne.

Aujourd’hui, Fraisebec trône en tête des plus grandes entreprises de production de fraises au Canada. Avec son imposant réseau de distribution, l’entreprise du rang Lepage est présente sur tout le marché québécois, ainsi que sur une grande partie du marché ontarien.

Ouverture de la saison de la chasse

Homme de passions, Yvon Charbonneau aimait tout ce qui se rapportait à la pêche et à la chasse. «Tout ce qu’il a voulu faire dans la vie, il l’a fait», souligne Isabelle. Son décès, à quelques semaines seulement de l’ouverture de la saison de chasse, lui qui n’en a jamais ratée une seule de toute sa vie, n’est pas anodin, croit sa fille : «Il savait qu’il s’en allait. Il a trouvé une façon d’y aller autrement». Signe de l’importance qu’a revêtue la trappe et la chasse pour cet homme, son urne funéraire est ornée d’un orignal et d’une cache. 

Yvon Charbonneau aura été marié à Louise Desmarais pendant 49 ans, en plus de léguer à ses enfants, Isabelle et Simon, la passion de recommencer tous les matins et d’offrir à ses cinq petits-enfants, Pier-Luc, Kristel, Julien, Vincent et Marilou, un grand-père au quotidien. «Quand mon père est décédé, mes garçons m’ont dit: grand-papa est parti avec 50 % de notre vie», souffle Isabelle, en référence, entre autres, aux nombreux voyages de pêche vécus par ses enfants et leur grand-père au fil des années.

Homme coloré, sans gêne, rieur et amateur de surnoms dont il aimait affubler ses proches, Yvon Charbonneau souffrait d’arthrite rhumatoïde. «Il a pris de la cortisone pendant 30 ans. C’est ça qui lui a permis d’avoir une vie normale», mentionne Simon. Sauf qu’à long terme, c’est tout son système immunitaire qui en a souffert. Une infection découlant de l’amputation d’un de ses orteils, en juillet dernier, lui aura été fatale. L’étincelle se sera finalement éteinte.