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Le choix politique de Vincent Arseneau

(Photo Michel Chartrand)

Le choix politique de Vincent Arseneau

Publié le 15/10/2010

Il a assuré le poste de directeur de la formation au Service de police de Montréal jusqu’à sa retraite, en juin 2009. Au cours de ces années, il a, entre autres, formé quelque 4 200 policiers en matière d’éthique. «Cinq ans plus tard, on a vu des policiers recommencer à accepter des gratuités chez Tim Hortons, par exemple. C’est toujours à recommencer», laisse-t-il tomber.

Conseiller municipal à la Ville de Sainte-Thérèse depuis cinq ans, Vincent Arseneau est à même de constater que la situation n’est guère plus reluisante dans le monde politique. La semaine dernière, La Presse publiait, dans sa version en ligne, une lettre ouverte signée Vincent Arseneau. Le titre? La crédibilité des élus a assez souffert, ça suffit! Littéralement un cri du cœur en faveur de l’implication citoyenne et d’une vaste commission d’enquête qui engloberait, cette fois, beaucoup plus que la nomination des juges.

Autrement, croit M. Arseneau, c’est le fondement même de la démocratie qui écopera. «Il faut s’occuper de toute la question de la démocratie. Parce que, si elle tombe, que nous restera-t-il?» soulève-t-il. Citoyens désabusés face à la chose politique, taux de participation anémique lors des élections, absence d’implication citoyenne. Autant de constats qui, à la longue, nous font douter de la survie même de la démocratie.

Mais attention, M. Arseneau se défend bien d’être un puriste en la matière. Même qu’il n’hésite pas à adhérer à la pensée de Jean-Jacques Rousseau et de croire qu’au départ, l’homme est bon. Or, force est de constater que l’homme se corrompt facilement au contact de la société.

«Ce n’était pas assez, depuis plus d’un an maintenant, de nous exposer aux malversations du milieu de la construction, des généreux contrats fournis par les différents paliers de gouvernement, des liens de plus en plus étroits entre certains syndicats et le syndicat du crime, voilà qu’il fallait nous divertir, de façon rocambolesque, par une commission qui se penche sur les irrégularités de la nomination de trois juges et dont les médias nous présentent les faits comme un roman-savon.» Ainsi débute sa lettre. Pour lire la suite, tapez le [http://www.cyberpresse.ca/opinions/201010/07/01-4330453-la-credibilite-des-elus-a-assez-souffert-ca-suffit.php].

Reste que si sa démarche semble a priori personnelle, c’est tout de même à titre d’élu municipal que Vincent Arseneau compte faire valoir sa position concernant la loi sur l’éthique du gouvernement Charest lors du prochain congrès de l’Union des municipalités du Québec, en mai 2011. «Cette loi, je n’y crois pas. Et la formation de 8 heures qui vient avec, ça vaut ce que ça vaut. À mon avis, c’est tout le processus de financement des partis politiques qu’il faudrait revoir», opine-t-il.

Déterminé, il souhaite pouvoir utiliser cette tribune pour exprimer très clairement sa position sur l’éthique. «On peut encore renverser la vapeur. Mais il est urgent de regarder dans quel état nous sommes et de comprendre que la protection de la démocratie appartient à tout le monde», soutient-il. Car, selon lui, au-delà des affiches, des slogans et des programmes, il y a des gens.