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Laurentides: il manquera 20 millions pour la santé

Le président du CSSS Thérèse-De Blainville, Robert Dean.

Laurentides: il manquera 20 millions pour la santé

Publié le 26/03/2010

La semaine dernière, l’Agence québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) déclarait, par voie de communiqué, que les établissements de santé et de services sociaux des Laurentides pourraient se voir priver de 20 millions de dollars.

Ce constat découle directement du budget 2010-2011 en préparation du gouvernement du Québec, selon lequel la croissance annuelle des dépenses en santé et services sociaux sera limitée à 3,2 %, d’où le manque à gagner de 20 millions de dollars pour les huit établissements des Laurentides, dont le Centre de santé et services sociaux (CSSS) Thérèse-De Blainville.
«Ce manque à gagner provient essentiellement de la non-indexation de nos budgets, ce qui nous empêche de maintenir les services existants», explique Robert Dean, président du CSSS Thérèse-De Blainville. De fait, selon l’AQESSS, pour simplement maintenir les services et les soins à leur niveau actuel, ici comme ailleurs au Canada, les programmes de santé et de services sociaux auraient besoin d’une hausse annuelle de leurs budgets de l’ordre de 5 % à 6 %.

Les Laurentides, une région globalement en déficit

Le problème s’ajoute à une situation existante déjà précaire et maintes fois dénoncée, selon M. Dean. «La région des Laurentides est déjà globalement en déficit. L’an passé seulement, la région accusait un déficit au niveau de ses besoins de l’ordre de 66 millions de dollars. Cette année, ce sera encore plus», se désole-t-il. Parce qu’un si important manque à gagner se traduira inévitablement par d’autres réductions de service. «C’est beaucoup de personnel qu’on ne pourra pas se payer et beaucoup de services qu’on ne pourra pas donner. Et en ce qui nous concerne, les services qui écoperont touchent les plus démunis. Nous sommes déjà en déficit en ce qui concerne nos services au niveau de la santé mentale, de la violence conjugale et autres. Vous savez, ces montants sont nécessaires. Ce n’est pas pour se donner du luxe», déplore-t-il.

Ce manque à gagner remet une fois de plus toute la question du sous-financement de la santé et des services sociaux sur la sellette, alors que les années passent et que le problème demeure et pire, s’accroît. «En 2002, le ministre François Legault pensait pouvoir régler la question du sous-financement en trois ans. En 2004, le ministre Couillard nous a dit cinq ans. Et aujourd’hui, on nous parle de sept ans. Calculez comme vous voulez, on est rendu à 15 ans et rien n’est encore gagné», souligne M. Dean.

La solution? «Continuer d’en parler et de faire valoir notre point», tranche M. Dean. Et faire comprendre au gouvernement que pour améliorer les services, il faut investir davantage. Et que pour investir, il lui faudra trouver d’autres sources de revenus.