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L’amplitude du vécu

Photo Yves Déry

L’amplitude du vécu

Publié le 21/06/2011

Quand Visionnarts a mis en marché son programme Adoptez un artiste, la directrice du Théâtre Lionel-Groulx s’est empressée de choisir Félix-Antoine Vallières, et vous pouvez vous fier à Manon Fortin pour reconnaître un potentiel artistique.

Et le musicien sera sur la scène térésienne érigée en plein air, à l’angle des rues Saint-Louis et du collège, le 24 juin à compter de 17 h 45, pour une heure et demie de musique qui pourrait vous révéler le Québec là où il est en ce moment.

Les textes de FAV ont du hip-hop dans la manière parce qu’il a débuté avec le rap. «Mais c’est trop individuel, chacun dans son coin avec ses affaires», se rappelle-t-il. C’est alors qu’il a repris sa guitare et s’est entouré quelques potes musiciens. «Là, ça marchait bien, ça donnait quelque chose», dit-il.

Ce quelque chose, c’est une vingtaine de compositions desquelles on entend toujours une poésie narrative qui s’écrit sur des lignes souvent reggae, dont il résulte un style parfaitement distinctif.

Et du milieu hip-hop, FAV a gardé un côté très engagé socialement, dans ses textes comme dans son travail, puisqu’il s’implique dans un projet musical avec des jeunes Montréalais de quartiers défavorisés. Dans le message lourd de Poudre blanche et plus aérien de Libre, il y a l’amplitude du vécu.

Ces deux dimensions de FAV lui ont valu de produire un disque avec Musicaction, qui cherchait à endisquer un artiste faisant preuve de créativité et engagé dans des projets sociaux. Il faut savoir que sa sœur Karine, aussi intervenante en toxicomanie, est tout aussi impliquée dans la rue comme sur scène; elle y sera le vendredi 24 juin.

En fait, il y a une seule complication pour FAV avec un spectacle de la Saint-Jean-Baptiste. «J’ai pratiquement jamais fait de cover», avoue-t-il. Mais il y aura tout de même quelques pièces de Leloup, des Colocs et Daniel Bélanger, qui sont autant d’influences pour lui.

Espérons que ça suffira pour satisfaire les nostalgiques, parce qu’à défaut d’être un interprète, FAV est un compositeur très intéressant et l’énergie du spectacle est particulièrement dansante, sur des rythmes toujours très mélodieux, avec des arrangements originaux.

Les scratches et les échantillonnages de DJ KoKO confèrent aussi une interaction forte avec le public.

Francis Collard réalisera l’album en préparation, quelques mois de travail tout au plus et FAV arrivera avec un vrai disque et même des vidéos. Entre-temps, il donne une quinzaine de spectacles par année avec un passage à Vue sur la relève, et une petite escale torontoise l’an prochain.

En plus de Karine aux voix, le vendredi 24 juin, il y aura Karl Houde aux percussions et Carol-Ann Doddridge au saxophone et à la voix, Mike Gabriel à la basse et DJ KoKO pour accompagner la guitare et la voix de FAV.

Ce sera donc un spectacle de la Saint-Jean avec un clin d’œil au passé, mais les yeux résolument tournés vers un avenir prometteur. Du moins musicalement.

Pour achever de vous convaincre de l’intérêt des musiques et des textes de FAV, vous n’avez qu’à faire un saut sur le site [www.visionnarts.com]. Vous y entendrez le Québec autrement, avec un message clair: «Laisse tomber ta haine.»