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L’alimentation pointée du doigt

Photo Michel Chartrand Le cheval de bataille de René Forget? Faire reconnaître l’obésité comme un problème de santé.

L’alimentation pointée du doigt

Publié le 12/04/2011

Les préjugés sont parfois tenaces envers l’obésité. Montrées du doigt pour leur manque de volonté, les personnes en surpoids ne sont pas à l’abri des phrases assassines attaquant leur faiblesse de l’esprit.

Pour René Forget, qui affichait un IMG de 65 (indice de masse grasse) en octobre dernier, les réalités sont tout autres.

«Cela n’excuse pas tout et ce n’est pas toujours de leur faute. L’obésité est une pandémie. Une personne sur quatre en souffre. Il faut la prévenir», insiste-t-il.

Et pour cause. Selon René Forget, l’alimentation aurait une grosse part de responsabilité dans la surcharge pondérale des individus.

Sa première bataille? Le Guide alimentaire canadien qu’il pointe d’un doigt accusateur.

«Le Guide alimentaire recommande deux heures par semaine d’activités physiques pour un jeune garçon d’âge primaire. C’est anormal, dénonce-t-il. Sans compter que le Guide ne tient pas compte des réalités financières de gens vivant sur l’aide sociale.»

Manger coûte cher. René Forget et sa conjointe, Véronik, prônent l’importance de cuisiner à la maison, de bien apprêter les aliments… et de diminuer les quantités.

«À l’époque de nos grands-parents, les assiettes mesuraient six pouces de diamètre; puis celles de nos parents, huit pouces. Aujourd’hui, les assiettes ont des diamètres de 12 pouces», informe Véronik.

«Les portions ont triplé, notamment au regard des boissons gazeuses. Lorsque j’étais petit, mon père partageait 750 ml de liqueur entre cinq enfants. Aujourd’hui, ce sont des bouteilles de deux litres que l’on voit à table, ajoute René Forget. Comment se fait-il que les bouillons contiennent du sucre? On promeut des yogourts faibles en gras, mais on oublie de dire qu’étant faibles en gras, ils deviennent riches en sucre. Il a été prouvé que le gras et le sucre combinés amènent une dépendance.»

Fondation René Forget

À l’aube d’une nouvelle vie (René a perdu 126 livres grâce à une gastrectomie verticale qui lui a enlevé une partie de son estomac), l’humoriste lancera prochainement la Fondation René Forget pour venir en aide aux personnes obèses. Cette fondation s’inscrit dans la foulée de ce que lui-même a vécu: trouver des moyens pour prévenir l’obésité, faire reconnaître l’obésité comme un problème de santé, reconnaître les problématiques reliées à la malbouffe, mettre en place des initiatives de prévention (dépistage, étiquetage, etc.), et s’impliquer financièrement envers des cas plus problématiques.

Des économies stupéfiantes.

Les économies réalisées aujourd’hui par René Forget et sa compagne, Véronik, sont saisissantes. Ils épargnent entre 300 $ et 500 $ par semaine sur le coût en épicerie, grâce à la gastrectomie verticale, une opération qui a permis à René Forget de perdre du poids tout en mangeant moins.

«La quantité de nourriture dont j’avais besoin pour exister était énorme», affirme René.

L’humoriste est heureux. Il peut manger désormais de petites quantités de nourriture et être comblé.

«Le coût par repas, pour René, revenait à 30 $, voire 40 $. On parle d’aliments cuisinés à la maison et non de frais de restaurant», renchérit sa conjointe.

Les deux mois passés à regarder la pendule de l’hôpital l’ont fait réfléchir sur sa condition, sur l’obésité et ses mythes ainsi que sur les moyens qui existent actuellement pour contrer ce fléau.

Désormais, René Forget a un but précis: faire reconnaître l’obésité comme une maladie.

Pour information: [www.reneforget.ca]; [www.lavieengros.wordpress.com]; [www.mademoisellek.blog.wordpress.com]; sur Facebook: Fondation René Forget.