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Laisser place à la relève pour assurer la longévité de l’entreprise

(Photo Michel Chartrand)

Laisser place à la relève pour assurer la longévité de l’entreprise

Publié le 30/04/2010

Difficile pour un chef fondateur d’entreprise de trouver le bon moment pour laisser la place à la relève. Quand on a passé l’ensemble de sa vie à se battre pour mettre en place et bâtir une entreprise selon notre vision et nos valeurs, ce n’est pas évident d’accepter que, pour la longévité et la croissance de l’entreprise, il faut désormais mettre en place un plan de relève. Accepter que l’entreprise sera administrée par des gens de confiance et qui auront à cœur de perpétuer l’héritage du fondateur n’est pas toujours évident.

Dans le but de conscientiser les chefs d’entreprise à mettre en place un plan de relève, l’organisme Laurentides Relève entrepreneuriale a préparé une série d’activités au cours de l’année. Parmi la liste des évènements, on retrouvait des conférences déjeuners en compagnie de Cora Tsouflidou, fondatrice des restaurants pour déjeuner Cora.
«La grande majorité des entreprises québécoises sont des entreprises familiales dont la moitié environ n’ont pas encore prévu de plan de relève alors que leurs dirigeants prendront prochainement leur retraite. Il est donc primordial pour ces personnes de penser à leur relève afin d’éviter que leur entreprise ne soit vendue à des investisseurs étrangers ou pire, finisse par fermer», explique Robert Couture, commissaire au sein de l’organisme.

En collaboration avec l’ensemble des partenaires du secteur de l’emploi et de l’économie issus de la Table de concertation sur la relève en entreprises dans les Laurentides, l’organisme et la fondatrice de Cora ont sillonné l’ensemble des huit MRC de la région pour sensibiliser les chefs d’entreprises. «Le nombre important de chefs d’entreprise présents lors des déjeuners-conférences démontre clairement l’importance pour les entreprises de la région de préparer la relève. Cette prise de conscience collective est encourageante pour la région, car ce sont près des deux tiers des emplois au Québec qui seront concernés un jour ou l’autre par la relève entrepreneuriale», affirme le commissaire.

Les deux pieds bien ancrés dans l’avenir de son entreprise, la fondatrice de Cora a témoigné de son expérience. Depuis deux ans, elle a tranquillement laissé la place à son fils, Nicholas, à titre de président du groupe Cora, un défi qu’il relève avec brio selon les observations de la patronne. «Laisser mon fils prendre la relève, c’est la meilleure décision que j’aie prise. La relève chez nous est une histoire de succès», a expliqué Cora Tsouflidou.
À la barre de son entreprise pendant plusieurs années, l’idée de commencer à préparer une relève s’est installée tranquillement dans l’esprit de la femme d’affaires. Dans les propos de Cora Tsouflidou, on pouvait comprendre un désir de s’assurer de la longévité de son entreprise malgré les années. Une sorte d’héritage historique. «J’ai eu le meilleur coach au monde. Avant de devenir président, j’ai fait toutes les étapes de la compagnie. J’ai même tourné des œufs sur la plaque. Quand les franchisés m’appellent, je suis en mesure de comprendre leur réalité», explique Nicholas.

Toujours présente au conseil de direction, Cora Tsouflidou agit désormais comme image de l’entreprise. Au lieu de s’occuper de la gestion et de l’administration, elle fait la promotion de ses 115 restaurants, une situation qui lui convient à merveille selon ses dires.

Dans les prochaines semaines, l’organisme mettra en place des séries de conférences pour aider les entrepreneurs à passer le flambeau à la relève. Parmi les différentes actions, une formation aura lieu sur comment vendre son entreprise quand il n’y a pas de relève, la production d’un DVD pour sensibiliser les jeunes sur la possibilité d’acheter ou de reprendre une entreprise, etc.