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Jordan Officer et Stacey Kent

(Photo Pierre Latour) Le guitariste jazz montréalais Jordan Officer.

Jordan Officer et Stacey Kent

Publié le 22/03/2011

Ordinairement, on parle plutôt de Jordan Officer en compagnie de Suzie Arioli, mais le Théâtre Lionel-Groulx y allait d’une formule originale bipartite, vendredi dernier, alors que le guitariste donnait la première partie du spectacle, pour ensuite céder la grande scène à la chanteuse jazz Stacey Kent.

Il faut préciser que le guitariste jazz qui s’exécute avec brio dans le swing lançait tout récemment son premier disque instrumental soliste, dont nous avons bien évidemment goûté les saveurs.

Fin compositeur et arrangeur talentueux, une seule pièce de Duke Ellington a été repiquée par Jordan Officer. Son disque éponyme recèle donc onze compositions signées.

Les compositions sont toujours fascinantes avec la guitare de Jordan Officer. Constamment près du swing, avec ici et là des atmosphères lounge, le musicien exploite des motifs avec une créativité qui accroche les mélomanes dès les premiers accords.

Il y a une ingéniosité dans le jeu de Jordan Officer qui se manifeste tout autant dans les rythmiques en accords complexes que dans les envolées solistes qui font chanter les gammes. Oui, le guitariste méritait depuis longtemps de faire trois pas en avant pour prendre toute la scène.

Le Montréalais a donc donné une première partie vraiment solide en compagnie de son bassiste et d’un batteur et l’on ne pouvait mieux paver la voie à la chanteuse Stacey Kent.

En deuxième partie, donc, c’est un véritable cours sur la phrase musicale que venait donner la chanteuse, avec des interprétations de grands classiques gravés sur son album francophone intitulé Raconte-moi.

Véritable francophile, il faut dire qu’elle parle plutôt bien la langue de Molière, ce qui n’est pas aisé pour une Américaine, même versée en littérature.

Avec cette faculté de faire chanter les mots en les articulant avec précision malgré l’accent, Stacey Kent nous faisait rêver à ce qu’auraient pu être une Ella Fitzgerald ou encore une Billie Holiday francophones.

La pièce Jardin d’hiver aurait, semble-t-il, été sa toute première tentation française. Ont suivi Les eaux de Mars et autre Mal de vivre, qui rend hommage à la chanteuse Barbara.

Stacey Kent est donc d’une classe à part, surtout pour cette précision du phrasé musical: mélodies et pauses, tout est parfait. Quoique l’Ontarienne Émilie-Claire Barlow nous était apparue plus impressionnante, notamment en scat, tout comme Dawn Tyler Watson, qui le pratique avec une puissance incroyable.

Mais il s’agit là de musiciennes incomparables, chacune ayant un style bien assumé pour exulter en des prestations tout à fait mémorables.

Ce fut donc une excellente idée de la part de notre diffuseur d’associer ces deux artistes en un même spectacle. Cela se constatait dans la salle visiblement habitée de férus de jazz.

Patrick Watson, le 26 mars

Il est de retour et c’est tout à fait heureux puisqu’il fut notre coup de cœur l’an dernier.

Patrick Watson débarquera donc sur la grande scène, ce samedi 26 mars, pour interpréter ses dernières compositions gravées sur le disque Wooden arms, son tout dernier.

En première partie, vous entendrez Timber Timbre. Pour plus d’information, passez sur le site [www.theatrelg.com] ou composez le 450-434-4006.