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Itinérance: qu’en est-il dans la région?

Christine Vachon et Benoit Lacoste

Itinérance: qu’en est-il dans la région?

Publié le 18/10/2013

Bien souvent, celui qui dit itinérance pense «sans-abri». «L’itinérance est aussi présente lorsqu’une personne dort dans sa voiture ou se promène d’une chambre à l’autre», explique Benoit Lacoste, coordonnateur-intervenant au Resto Pop Thérèse-De Blainville, un organisme de première ligne qui intervient directement auprès des gens à risque d’itinérance.

Selon lui, la personne qui dort dans un parc représente la pointe de l’iceberg d’un phénomène social beaucoup plus complexe. «L’itinérance est la conséquence d’un long processus dans la vie d’une personne. Nous travaillons en amont du problème», explique la directrice de l’organisme, Christine Vachon.

Or, si l’intervention se révèle nécessaire auprès de ces gens, elle demeure toutefois délicate en raison du déni qu’entretiennent ces personnes face à leurs propres besoins. Sans compter que la démarche repose d’abord et avant tout sur une base volontaire. «Souvent, ces gens qui errent se fuient eux-mêmes. Ce sont des marginaux qui vivent en retrait de la société. Mais ce sont aussi des gens vrais, qui ont des choses à dire et des histoires à raconter», souligne M. Lacoste.

Première ligne

Bon an mal an, le Resto Pop, dont la mission première vise à nourrir les gens à faible revenu ou à risque d’itinérance, sert environ 4 400 repas. «Chaque jour, nous recevons une centaine de personnes pour le dîner», chiffre M. Lacoste. Des gens qui n’ont pas les moyens de se nourrir, qui sont seuls, mais aussi des gens d’affaires, des étudiants, des travailleurs, des personnes âgées.

«Nous acceptons tout le monde. Mon travail consiste à recevoir ces gens, à filtrer la clientèle et à sonder les besoins», ajoute M. Lacoste. S’enclenche ensuite tout un processus de «référencement» et de mise en action, selon les besoins de la personne.

Le Resto Pop, c’est aussi un plateau de travail de réinsertion sociale et un lieu de rencontre qui ouvre ses portes dès 7 h 30, incluant les périodes de vacances estivales depuis deux ans. «Parce que les besoins sont là», pointe M. Lacoste. Une infirmière est également sur place tous les lundis pour la prévention et le dépistage, au besoin.

Situé à Sainte-Thérèse, le Resto Pop étend sa portée à l’ensemble des sept villes de la MRC de Thérèse-De Blainville. Le Resto Pop siège sur toutes les Tables de la MRC et travaille en étroite collaboration avec divers partenaires du milieu, comme les services de police, les villes, les maisons de jeunes, le Carrefour jeunesse-emploi, les comptoirs de dépannage, pour ne nommer que ceux‑là.

Selon le plan communautaire sur l’itinérance de l’Agence de la santé et des services sociaux des Laurentides, il existe trois types d’itinérances, soit situationnelle ou transitoire (personnes momentanément sans logement), épisodique ou cyclique (personnes qui vont et viennent entre le logement et la rue) et chronique. Dans ce dernier cas, on parle de personnes qui n’ont pas connu de logement stable depuis une longue période. Ces personnes représenteraient entre 10 % et 15 % de la population itinérante.