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Henry Naranaya: un cow-boy sous la pluie

Photo Sandra Lachance, collaboration spéciale:

Henry Naranaya: un cow-boy sous la pluie

Publié le 15/07/2011

Il est apparu sur la Place du Village, monté sur son cheval Rio. Il tombait des cordes. Les badauds, suivant la rumeur comme les bergers leur étoile, l’ont bien vu. À distance tout de même. On ne sait jamais.

 Au moins une femme l’a interpellé, sortant de l’Hôtel Blainville: «Tu me fais un tour de calèche?». Le ton était à la drague.

Bon, si vous venez d’arriver, permettez ce récapitulatif: il s’appelle Henry Naranaya, mais certains, allez savoir pourquoi, le surnomment Blue Blood. Un cow-boy de l’Alberta venu chercher ses origines à Sainte-Thérèse. Parce qu’il parle français, figurez-vous.

La première à nous avoir mentionné l’existence de Blue Blood, c’est Sandra Lachance, artiste multidisciplinaire en résidence tout l’été chez Praxis art actuel. Elle avait croisé le cow-boy dans une gare de Saskatoon, lequel lui avait fait quelques confidences sur son désir de remonter (descendre serait un terme sans doute plus approprié) l’arbre généalogique jusqu’à ses racines francophones. Et voilà sa quête jalonnée tout à coup d’un épisode térésien!

Remarquez, ça ne pouvait mieux tomber puisque la solitude, la quête au cœur de soi (un exercice qui porte le non singulier de «capsularité») sont au centre de la démarche artistique de Sandra Lachance qui, avec enthousiasme, on ne s’en étonnera guère, a renoué avec le cow-boy.

Or, lundi dernier (11 juillet), sous la pluie, Henry Blue Blood Naranaya s’est prêté de bon gré à une séance photographique. Il faut bien documenter son passage, prouver l’existence du personnage et avoir un visage à montrer à ceux et celles qui pourraient le guider.

Sandra Lachance a aussi distribué des tracts qui dirigent notre attention vers YouTube, où nous attend un petit film aux allures de bande-annonce, un document qui nous en apprend beaucoup moins que sur Facebook, où le cow-boy a créé sa page (il a beau surgir d’une autre époque, il est tout de même de son temps). Là, au moins, on sait qu’il nous arrive de Fort McMurray, un hameau de 60 000 habitants, au cœur des Prairies du Canada. Il aime Garth Brooks et Willie Nelson (ô surprise!), les livres de cow-boy, les films de cow-boy et le rodéo.

Mieux, Sandra Lachance nous apprend qu’il a pris une chambre au HB, qu’il se tient parfois au bar et que son cheval loge à l’écurie Fantaisy de Sainte-Anne-des-Plaines. C’est tout ce qu’on sait. Pour le moment.