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Fernand Alarie soutient avoir été battu par des policiers de Mirabel et Terrebonne

Fernand Alarie, 71 ans, montre une photo de ses ecchymoses subies, dit-il, lors d’une intervention policière. Le septuagénaire soutient avoir été frappé avec une matraque. Son œil au beurre noir serait le résultat d’une blessure infligée par un policier de Mirabel qui lui aurait cogné la tête sur un cadre de porte.

Fernand Alarie soutient avoir été battu par des policiers de Mirabel et Terrebonne

Publié le 11/05/2012

Arborant encore quelques stigmates au visage et à la main, un Blainvillois de 71 ans, par ailleurs handicapé (il se déplace à l’aide d’une canne), affirme avoir été battu par plusieurs policiers de Mirabel et de Terrebonne–Sainte-Annes-des-Plaines–Bois-des-Filion, le 3 avril dernier, alors qu’il se dirigeait vers Sainte-Anne-des-Plaines pour rendre visite à son beau-frère.

Les évènements se sont produits vers 13 h, alors qu’une policière a intercepté le Blainvillois pour ce qui semblait un excès de vitesse. «J’allais rendre visite à mon beau-frère. Je n’étais pas pressé. Je roulais à 60 km/h dans une zone de 50 sur la côte Saint-Pierre, à Mirabel, quand la policière a surgi pour m’arrêter», relate le septuagénaire.

Les choses se gâtent

Frustré de s’être fait attraper dans ce qu’il appelle un «piège à tickets», Fernand Alarie s’est alors employé à condamner l’intervention de la policière. «J’avoue lui avoir dit: vous êtes des voleurs», raconte-t-il.

Invité à stationner son véhicule sur le bas-côté, le septuagénaire dit avoir roulé quelque 200 pieds avant de s’immobiliser. Cet acte lui aurait valu une remontrance de la policière qui lui aurait alors ordonné de sortir de son camion. «J’étais irrité par son ton de voix, souligne M. Alarie, et j’ai été malpoli, mais j’ai arrêté mon véhicule environ deux kilomètres plus loin.»

Renfort

Fernand Alarie constate, quelques minutes plus tard, que sa voiture est cernée par plus de cinq véhicules de police appelés en renfort. Ces derniers auraient alors enjoint l’homme de sortir immédiatement de son camion.

«J’ai pris peur. Je ne voulais pas sortir. C’est là que l’un d’eux m’a donné un coup de matraque dans les côtes», affirme Fernand Alarie.

«Puis, poursuit-il, un policier de Terrebonne m’a pris par le cou et là, j’ai vraiment paniqué. J’étouffais littéralement. J’ai pris mes clés pour me défendre et il m’a aussitôt lâché.»

Les choses s’enveniment

Ajoutant qu’il a été frappé sur la main par un autre policier, Fernand Alarie rapporte également que du poivre de Cayenne lui a aussi été envoyé dans les yeux.

«Là, ils m’ont extirpé par les pieds pour me sortir de mon camion. J’avais beau leur crier que j’avais des gros problèmes de dos (il souffre d’une maladie – neuropathie – qui l’oblige à se déplacer avec une canne en tout temps), ils n’ont rien fait. Je suis tombé sur le dos et ma tête a frappé l’asphalte. Ils n’ont eu aucun respect, ces policiers-là. Aucun!» de s’écrier l’homme encore bouleversé.

Menotté, ce dernier affirme avoir été introduit de force dans une voiture de police où on l’aurait laissé une vingtaine de minutes. «J’ai crié à l’aide au policier de Sainte-Anne-des-Plaines qui regardait la scène, mais il s’est tout simplement retourné.»

Conduit dans une cellule du poste de police de Mirabel, Fernand Alarie confie avoir de nouveau été la cible d’un policier en colère qui lui aurait cogné la tête sur un cadre de porte. «J’étais complètement knock-out, c’était de la vraie folie furieuse. J’ai eu peur de mourir», de relater l’homme en pleurant.

Ce dernier a fait photographier ses blessures deux jours plus tard.

Départ en ambulance

«J’ai demandé d’aller à l’hôpital parce que j’avais mal. Finalement, au bout de huit heures, j’ai quitté le poste en ambulance pour me rendre à l’Hôpital de Saint-Jérôme». Aucune fracture n’est constatée, uniquement des meurtrissures et un œil au beurre noir.

«J’ai encore une bosse qui ne part pas. On dirait qu’un kyste s’est formé depuis, et mon pouce, que la policière a tordu, n’est pas encore revenu comme avant.»

Retraité depuis 17 ans d’Hydro-Québec, Fernand Alarie jure n’avoir aucun dossier judiciaire. Son dossier a été pris en main par le Mouvement action justice. Agression armée, fuite et refus d’obtempérer figurent, entre autres, sur les constats d’infraction émis par la police de Mirabel. La somme des amendes contre Fernand Alarie s’élève à environ 800 $.