Au bout d’un mois de recherches intensives pour dénicher une seconde donneuse, Mégane et Matisse la trouvent finalement: une jeune femme de 21 ans et maman d’un jeune enfant. Cette dernière est manifestement enthousiaste à l’idée d’aider le couple. En raison de la distance géographique importante qui les sépare, la première communication se fait au moyen d’une vidéoconférence.
«Notre échange par caméra s’est plutôt bien passé. Elle nous a mis au courant de sa situation, à savoir qu’elle était une mère monoparentale. Tout de suite, nous nous sommes rendu compte que l’appât du gain était présent, même si elle souhaitait nous rendre service», allègue Matisse.
Entre alors en jeu un scénario pour le moins identique au précédent. Une somme d’argent est proposée à la jeune femme en échange de son ovule. Étonnamment, plutôt que de répondre à l’offre promise, c’est plutôt le silence radio du côté de la donneuse. La jeune donatrice semble s’être soudainement volatilisée. Finalement, devant ce qui ressemble en tout point à un désistement, le ménage abdique et coupe toute communication.
«Je savais que nous n’avions pas le droit de rétribuer une femme en échange de son ovule. Par contre, je ne connaissais pas encore les conséquences (NDLR: 10 ans d’emprisonnement ou 500 000 $ d’amende), précise Matisse. Par la suite, en faisant des recherches, j’ai vu que personne n’avait été mis à l’amende ou emprisonné pour ce genre de pratique.»
Même si la technique est illégale, mais somme toute très courante, Mégane et Matisse ne peuvent mettre une croix sur leur projet-bébé.
Leur désir est plus fort que tout.
À LIRE ÉGALEMENT:
Chapitre 1: 1995: dans lequel on fait la connaissance de Matisse et de Mégane
Chapitre 2: 2001: dans lequel on comprend que le mot famille peut avoir plusieurs sens
Chapitre 3: 2006: dans lequel on constate que le mot espoir devrait toujours être pris à la légère
Interdiction d’acheter un ovule
À la suite de l’entrée en vigueur de la Loi canadienne sur la procréation assistée, en 2004, il est désormais interdit de rétribuer, et ce, sous quelque forme que ce soit, une donneuse d’ovule.
La seule façon de faire un don d’ovocyte doit être par altruisme. Par contre, la Loi autorise le dédommagement aux donneuses pour leurs déplacements. Quiconque contrevient à cette Loi s’expose à une amende de 500 000 $ ou 10 ans de prison.
Depuis l’adoption de la Loi, les cliniques de fertilité ont noté une baisse du nombre de donneurs.
Avant l’adoption de la Loi sur la procréation assistée, on payait environ 50 $ pour un échantillon de sperme, et 3 000 $ pour un don d’ovules.