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Donner pour donner… sans fondement.

Photo Pierre Latour

Donner pour donner… sans fondement.

Publié le 05/04/2011

Que peut-on écrire sur un spectacle aussi insipide que celui présenté en duo par le couple Marie-Ève Janvier et Jean-François Breau, samedi soir dernier, dans un Théâtre Lionel-Groulx plein jusqu’au balcon, sinon que c’est le syndrome Sylvain Cossette: la même carence culturelle que Luce Dufault, c’est à dire de belles voix, certes, mais absolument rien à dire.

Se peut-il qu’après les années disco, puis la déferlante de Star Académie, qu’à la suite de cette traversée du désert les auteurs de chansons se soient recyclés en publicitaires?

Ouvrir un spectacle sur la chanson Donner pour donner et se la jouer p’tit couple à la Sonny & Cher, avec le classique des classiques, I got you babe, en divisant ensuite la salle en deux pour un concours de chanson à répondre… on ne devrait plus avoir le droit de faire ça, sauf dans les brasseries et les cabanes à sucre.

Et puis il y a cette façon bâtarde d’aligner des chansons francophones et anglophones qui nous fait décrocher de la même façon que lors du récent spectacle de Luce Dufault. La cohérence de la représentation en souffre et l’on a l’impression d’une courtepointe difforme faite d’étoffes aux textures disparates.

C’est un spectacle sans fondement auquel nous avons eu droit, un récital de covers donné par deux bons chanteurs, mais encore là, il n’y a pas de quoi pavoiser. Nombre de choristes tout à fait inconnus pourraient vous impressionner tout autant, et peut-être même davantage.

Il faut dire que c’est une clientèle plutôt âgée qui s’intéresse au jeune couple et que, de toute évidence, le succès de Don Juan continue de porter ses deux protagonistes. Sachez qu’ils reviendront habillés en Maria et Don Juan en février 2012, à la Place des Arts.

Remarquez que leur spectacle Donner pour donner n’est pas mauvais. C’est que ce type de prestation est habituellement inclus sur le prix de la bière, dans les cafés-spectacles.

Le plus étonnant était d’apprendre qu’ils ont tout de même vendu 50 000 albums de ce disque. Il n’y a pas de pirate informatique dans leur clientèle qui, de toute évidence, se plaît à entendre des choses connues de la part d’artistes qu’ils aiment.

Mario Pelchat, le 23 avril

Pour cette clientèle du Théâtre Lionel-Groulx (qui doit assurément détester cette critique), faisons-nous quelque peu racoleurs en leur proposant un artiste qui saura assurément leur plaire (et à nous aussi), alors que Mario Pelchat montera sur les planches de notre théâtre, le 23 avril prochain.

Avec 30 années de métier, vous pouvez être assurés que le chanteur n’a pas besoin du matériel des autres. C’est à peine s’il aura assez de temps pour interpréter tous ses succès, ainsi que les nouvelles pièces de son quinzième et tout dernier album intitulé Toujours de nous, qui a suivi son duo avec l’illustre Michel Legrand.