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Différents et québécois

(Photo Michel Chartrand)

Différents et québécois

Publié le 31/03/2009

Le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles nous avait déjà amené l’humoriste Rachid Badouri, à la Polyvalente Sainte-Thérèse, dans le cadre d’une tournée destinée à lancer le dialogue entre les Québécois et leurs communautés d’origines diverses.

La chose qui en avait résulté sur scène, soit une espèce d’hybride d’une heure voguant maladroitement entre le spectacle et l’improvisation, avec une période de questions en finale, nous avait laissé un doute sur chacun de ces aspects.

Pas sûr que l’on ait récupéré beaucoup de xénophobes avec les quatre jeunes humoristes de la relève qui reprenaient ce défi, la semaine dernière, quoique cette fois-ci, le spectacle n’était pas improvisé et, disons-le simplement, franchement drôle par moments.

C’est donc un grand et gros Noir qui ouvrait la représentation donnée au Carrefour étudiant du collège Lionel-Groulx. L’humoriste Alain Nadro débutait avec quelques gags assez prévisibles, mais quand même efficaces. Il faut ajouter que son jeu avec la musique marchait rondement.

C’était donc bien lancé, et devant une salle visiblement ravie, que venait ensuite celui qui a le plus marqué de points, le Laotien Mettaya Thanaparamy.

Les textes du jeune humoriste font penser à un Daniel Lemire, mais avec un point de vue autrement orienté, capable d’une critique sociale, en jouant de l’absurde avec réserve et justesse. Il a été le meilleur scripteur de blagues de la représentation, ça, c’est sûr, et l’aspect sympathique du personnage devrait vite l’amener sur nos écrans.

Korinne Côté, seule femme et pure laine du show, s’avérait surtout comme comédienne, en appuyant sur les personnages pour gonfler les gags. Avec une tout autre personnalité dans le cas de cette jeune de la relève, c’est tout de même à Lise Dion qui il faut se référer en ce qui a trait à l’humour féminin populaire, puisque Clémence a prouvé que le monologue féminin n’a pas grand auditoire malgré la qualité. Ce sont donc les drôles de comédiennes qui réussissent à constituer de grandes foules et Korinne Côté pourrait être de celles-là.

On avait failli manquer Eddy King, un Africain qui est arrivé quelque peu en retard et en coup de vent, mais qui a su cultiver et mousser cette énergie durant sa partie du spectacle, encore là dans une belle relation avec la foule, qui répondait à la question du départ: Eh oui! découvrir l’humour de l’Autre, c’est une adhésion rapide et durable à un autre point de vue et, forcément, d’autres avenues pour l’humour.