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Des capsules Web pour lutter contre l’intimidation

Tout un groupe de jeunes élèves âgés de 10 à 15 ans

Des capsules Web pour lutter contre l’intimidation

Publié le 19/02/2013

L’intimidation entre élèves se vit aussi en dehors des murs de l’école. Préoccupée par les nombreux cas se déroulant dans l’autobus ou sur le chemin des marcheurs, la direction de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles vient de lancer deux capsules Web informatives pour sensibiliser les jeunes de 10 à 15 ans, au phénomène.

Réalisées par Julie Ducharme, technicienne en organisation scolaire, les deux capsules d’une minute chacune mettent en scène deux jeunes du groupe d’âge ciblé, racontant le malaise qu’ils vivent en situation d’intimidation.

Visant les victimes tout comme les intimidateurs, les deux capsules seront publicisées sur Facebook et le site Web de la CSSMI, au [www.cssmi.qc.ca]. Les enseignants pourront s’en servir éventuellement dans le cadre d’ateliers en classe, sur le sujet.

«Avec l’idée de tourner des capsules Web, des médias qu’ils connaissent bien, on pense bien rejoindre les jeunes. On veut bien les protéger. On veut donner notre appui à toutes les initiatives», a laissé savoir la présidente de la CSSMI, Paule Fortier, lors du lancement des capsules, le 6 février dernier.

La directrice de la DSOS, Line Gohier, croit, quant à elle, que les messages diffusés répondront à un réel besoin. «Chaque année, nous avons plus de 20 000 élèves qui prennent le transport scolaire et 11 000 jeunes marcheurs actifs», a-t-elle souligné.

Entourés de figurants de leur âge, Vincent Robitaille et Élodie Locas, des élèves du pavillon Saint-François de l’école secondaire Harfang, se sont prêtés au jeu du tournage durant deux jours, préalablement préparés par Caroline Saint-Martin, qui est enseignante en art dramatique à leur établissement.

Pour plusieurs jeunes élèves, l’intimidation est déjà un phénomène connu. Après le dévoilement des capsules, quelques jeunes se sont confiés en privé.

Élodie Locas raconte en avoir elle-même subi. «J’avais une amie qui voulait juste me garder pour elle. Elle me menaçait, elle me manipulait. J’en ai parlé à la direction, qui lui a parlé et ça s’est réglé

Noémie, une jeune étudiante qui apparaît comme figurante dans l’une des capsules, affirme avoir vécu une situation pénible durant un an, alors qu’elle avait neuf ans. Elle explique: «Il y avait des filles qui se pensaient meilleures que moi, elles me traitaient de toutes sortes de noms et m’isolaient. Je me sentais abandonnée. Le soir dans mon lit, je pleurais. J’en ai parlé à ma mère, qui en a parlé à la directrice. Ç’a pris un an avant que ça se règle. Aujourd’hui, quand je vois quelqu’un se faire intimider dans le couloir, je m’arrête et je n’hésite pas à intervenir. J’en ai vécu et je me dis, tu ne vas pas laisser faire ça.»

L’intimidation peut aussi se traduire par des moqueries quotidiennes. Frédéric, un autre figurant, dit que le fait qu’il soit plus petit que ses camarades fait l’objet de railleries continuelles. Mais il a du caractère: «Je leur dis de me laisser tranquille avec ça», lance-t-il.

Bien que leur témoignage ne se soit pas déroulé strictement lors d’un transport, il démontre que l’intimidation est une réalité qui ne peut être ignorée par les intervenants en milieu scolaire en 2013.

D’ailleurs, la direction de la CSSMI offre depuis peu une formation adaptée aux chauffeurs d’autobus qui transportent ses élèves afin qu’ils sachent faire face à des situations de violence verbale ou physique en leur présence. En conformité avec la Loi visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école, adoptée par Québec, le 15 juin 2012, la CSSMI a établi un cours, sous la direction de Caroline Leblanc, conseillère en orientation.

Depuis la mi-janvier, quelque 200 chauffeurs scolaires suivent cette formation qui se terminera à la fin mars.