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Délivrez-nous de ces odeurs nauséabondes

Délivrez-nous de ces odeurs nauséabondes

Publié le 27/08/2013

Un groupe composé d’une quinzaine de citoyens du secteur Sanche s’est présenté à la séance du conseil municipal de Boisbriand, le 20 août dernier, afin de dénoncer les odeurs nauséabondes et persistantes causées par les activités de Desco, un manufacturier et transformateur de viande porcine installé sur la rue Prévost.

La situation n’est pas nouvelle. Certains citoyens vont jusqu’à dire qu’elle perdure depuis au moins dix ans. Et ils se plaignent. Selon leurs dires, ils entendent souvent du bruit durant la nuit et les odeurs sont si intolérables qu’ils ne peuvent laisser les fenêtres ouvertes, même en période de grosse chaleur. Ce n’est guère mieux sur l’heure du souper, ce qui rebute plusieurs d’entre eux à l’idée de manger sur leur terrasse.

«Depuis trois ou quatre mois, ce n’est pas endurable. S’il veut continuer comme ça, qu’il déménage à la campagne», a lancé un citoyen en colère, durant la première période de questions.

Une autre citoyenne, voisine de l’usine Desco, a abondé dans le même sens, assurant que les odeurs étaient présentes auparavant, «mais pas autant que cette année». «Nous ne sommes pas capables de manger à l’extérieur. Nous faisons des travaux chez nous et certains de mes travailleurs ont vomi», a‑t‑elle signifié aux membres du conseil.

Pourtant, depuis 2008, les citoyens ont multiplié leurs actions, répétant leurs plaintes et signant trois pétitions pour forcer la direction de Desco à prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux odeurs qui incommodent les résidants du secteur.

Les citoyens s’impatientent, estiment qu’ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient, et souhaitent que l’administration municipale règle ce dossier une fois pour toutes.

Lyne Levert, qui est la conseillère municipale du secteur, a expliqué que l’affaire traîne en longueur parce que la personne responsable du dossier au ministère de l’Environnement est décédée, ce qui a retardé les démarches.

Mais le hasard faisant parfois bien les choses, René Lachance, le directeur général de la Ville, a reçu, mardi dernier, confirmation qu’un inspecteur du ministère de l’Environnement devait se rendre sur les lieux deux jours plus tard pour vérifier l’état de la situation.

M. Lachance assure que la Ville avait toutefois pris certaines mesures précédemment pour régler la situation. Lui‑même s’était entendu avec la direction de l’usine, en 2012, pour que l’on sorte le purin à 7 h du matin, afin que les odeurs se dégagent durant le reste de journée. «Mais je vois que ça n’a pas été respecté», a‑t‑il déploré.

Excédé, un citoyen a ensuite pris la parole pour dire qu’il croyait possible d’envisager d’autres moyens pour régler les problèmes qui perturbent le voisinage de Desco. «Les ingénieurs de la Ville pourraient mesurer les odeurs», a dit celui‑ci, croyant qu’avec cette preuve bien en main, le propriétaire de l’usine n’aurait plus le choix d’agir.

La mairesse Marlene Cordato a rétorqué que ce genre de situation ne peut se régler qu’en cour et avec le concours des citoyens. «On a besoin de vous pour forcer le citoyen à se corriger. On a besoin de vos plaintes écrites. On a besoin de prouver au juge que plusieurs citoyens sont incommodés, que c’est un problème collectif. Il n’y a pas autre chose qui va fonctionner», a‑t‑elle prévenu.