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De passage dans nos champs: le pipit et la buse

De passage dans nos champs: le pipit et la buse

Publié le 12/10/2012

Le mois d’octobre est une période favorable pour observer le pipit d’Amérique et la buse pattue dans nos parages. Ces deux espèces d’oiseaux ont en effet quitté leurs territoires nordiques pour prendre la route du sud, s’arrêtant au passage dans les champs des Basses-Laurentides.

Le pipit d’Amérique présente un dos brun, un ventre beige marqué de raies noires et une tête foncée. Il se tient au sol dans les champs et les labours. L’oiseau passe souvent inaperçu, en raison de son allure brunâtre se confondant avec la couleur de la terre. Heureusement, il hoche souvent la queue, ce qui permet de le repérer. De plus, sa queue brune et noire est bordée d’une lisière blanche distinctive.

De la taille d’un moineau domestique, le pipit d’Amérique émet en vol des «tsip-it!», les petits cris caractéristiques de l’espèce.

Notre pipit vit en été dans le nord du Québec, notamment sur la Basse-Côte-Nord et dans les îles côtières de la Baie James. En été, il y élève sa famille composée de 4 à 6 oisillons. Au début de l’automne, des groupes se forment pour voyager ensemble vers les contrées plus chaudes.

Avec un peu de chance, on peut observer des ribambelles de 50 oiseaux ou plus, faisant la pause dans les champs de la région, pour ensuite mettre le cap sur le sud des États-Unis.

Oiseau de proie au milieu d’un champ

En provenance du nord du Québec, la buse pattue séjourne durant plusieurs semaines dans notre région pour ensuite repartir vers le centre des États-Unis.

La région de Mirabel s’avère une escale de prédilection pour cet oiseau de la famille des accipitridés. La buse pattue se perche souvent dans un arbre au milieu des champs. Elle est ainsi à l’affût pour repérer un mulot ou d’autres petits mammifères. Son acuité auditive et sa vue perçante sont ses deux principaux atouts pour dénicher du gibier.

Cet oiseau de proie, d’une taille légèrement supérieure à une corneille, peut aussi hiverner en petit nombre dans le sud du Québec, si la saison froide n’est pas trop rigoureuse.

Elle porte le nom de buse pattue en raison de ses pattes emplumées jusqu’à la base des orteils, ce qui lui permet de garder ses pattes au chaud. Ces plumes sont absentes chez les trois autres espèces de buses observées régulièrement au Québec: la petite buse, la buse à épaulettes et la buse à queue rousse.

Notre oiseau arbore un dos et une tête brunâtres, un ventre blanchâtre traversé par des raies brunes et une poitrine noire. En vol, il se démarque par des taches noires aux ailes et une queue blanche et noire.

Cette description est la plus typique de l’espèce. La buse pattue présente plusieurs variations de plumage, dont une forme plus foncée.

À l’instar de la plupart des espèces d’oiseaux de proie, la buse pattue change de plumage à quelques reprises avant de devenir adulte. Être un adulte chez un oiseau signifie l’acquisition de la maturité sexuelle pour être capable de se reproduire. Chez les gros oiseaux, le mâle et la femelle peuvent se reproduire à partir de l’âge de deux, trois ou quatre ans, selon l’espèce.

Lorsque la buse pattue chasse les rongeurs, elle vole lentement près du sol, alternant les battements d’ailes et les glissades, et faisant même du surplace dans les airs, selon le livre Oiseaux de proie du Québec et de l’est du Canada, un guide d’identification écrit par Marcel Harnois et Roger Turgeon, publié en 2012 aux Éditions Michel Quintin.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com