logo journal nord-info
icon journal
Concours international de composition Antonin Dvorak: Rémi St-Jacques atteint la ronde finale

Concours international de composition Antonin Dvorak: Rémi St-Jacques atteint la ronde finale

Publié le 16/06/2016

Le Blaivillois Rémi St-Jacques mettra bientôt les voiles pour Prague, en République Tchèque, où il ne manquera certes pas de jouer les touristes, mais aussi pour y prendre part à la finale du Concours international de composition Antonin Dvorak.

Âgé de 24 ans, le jeune homme est le seul Canadien à avoir été retenu dans le cadre de cet événement dédié à la mémoire du célèbre compositeur (1841-1904) et dont l’objectif est de dénicher et de stimuler de nouveaux talents dans cette sphère particulière de la musique.

Rémi St-Jacques, qui prend part à la 7e édition du concours, a été sélectionné après avoir réussi l’épreuve de première ronde, qui consistait à envoyer au jury une composition musicale (partition et enregistrement) d’une durée maximale de 20 minutes, sans restriction quant à l’instrumentation. L’œuvre soumise, écrite pour chorale et piano et intitulée Vita Arboris (La vie d’un arbre), se trouve d’ailleurs sur Youtube.

Deux œuvres en cinq jours

C’est donc cet opus qui a permis au bachelier de l’Université de Montréal en écriture musicale d’obtenir son passeport pour la finale de la catégorie sénior (24 à 33 ans), là où une toute autre épreuve l’attend, à compter du 24 juillet. «Sur place, nous aurons cinq jours pour composer deux pièces», précise-t-il.

Dans les deux cas, les participants devront s’inspirer des thèmes contenus dans une liste qui leur sera fournie tout juste avant que le chrono s’active. La première pièce ne prévoit aucune restriction quant à l’instrumentation. Pour la seconde, il faudra composer avec certaines contraintes, alors qu’il faudra choisir entre la forme «variations sur un thème», la fugue ou le canon. Cette fois il faudra écrire en fonction d’une interprétation sur instrument à clavier. Et c’est tant mieux, puisque Rémi St-Jacques est également pianiste. «Et apprenti chanteur», dit-il en souriant.

Des couronnes à l’enjeu

Qui dit concours dit également récompense et, dans le cas présent, l’enjeu est monétaire. Ainsi, le gagnant se méritera une bourse de 30 000 couronnes tchèques (environ 1 600 $), le second 20 000 couronnes (1 000 $) et le troisième 10 000 couronnes (500 $). Un grand prix spécial de 40 000 couronnes sera également attribué… en plus de la notoriété que peut conférer une simple participation à l’événement.

Pour le plaisir

Rémi St-Jacques n’en sera pas tout à fait à ses premières armes dans ce genre d’exercice, lui qui, pendant ses études, a participé à quelques concours (composition pour orchestre à cordes, composition pour chorale), une expérience qu’il définit comme étant tout à la fois stressante et stimulante. «Dans un contexte aussi restreint qu’à Prague, ça peut arriver qu’on fige sur place. Ce serait d’ailleurs mon genre», rigole-t-il, l’air de penser que, peu importe, le jeu en vaudra bien la chandelle. «J’y vais pour le plaisir, ajoute-t-il. Prague est quand même l’une des plus belles villes en Europe.»

Le principal intéressé, de toute façon, est allumé par la seule idée de composer, lui qui traîne toujours avec lui du papier pour noter des idées et qui s’assoit devant l’ordinateur (il utilise un logiciel de composition) chaque fois que l’occasion se présente. «Je vérifie des choses. C’est un jeu d’essais et d’erreurs. Je ne suis pas comme Mozart qui entendait déjà tout dans sa tête», exprime Rémi.

Une vocation qui remonte l’adolescence

Pianiste depuis l’âge de 10 ans (un instrument qu’il enseigne), Rémi St-Jacques s’est mis timidement à la composition à l’âge de 15 ans (une toccata), alors qu’il participait à un camp musical au Lac St-Jean. En voyant ce qu’il avait écrit, un professeur l’a encouragé à continuer.

Or, on peut dire de la musique de Rémi St-Jacques qu’elle est plutôt classique dans sa forme, tout en ayant des résonances modernes et surtout bien ancrées en Amérique du Nord. La remarque le fait sourire : «Ça me plaît. Ce n’est pas la première fois qu’on me dit ça. Dans les cours d’écriture musicale, on nous laisse entendre qu’il faut réinventer la roue, mais personnellement, je n’adhère pas à ça, à cette façon contemporaine d’écrire qui est faite de formules plutôt mathématiques. Ça peut être intéressant à analyser, mais c’est plus difficile à écouter», pense-t-il.

Quand il écrit, il cherche d’abord à partager des émotions. «La musique est un langage universel, exprime Rémi St-Jacques. C’est un médium très puissant». Assez, en tout cas, pour projeter un jeune compositeur jusqu’en Europe de l’Est, destination vers laquelle il s’envolera le 20 juillet.