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Claire Beaulieu, massothérapeute: soigner un corps meurtri avec les mains

Autrefois massothérapeute

Claire Beaulieu, massothérapeute: soigner un corps meurtri avec les mains

Publié le 13/12/2013

Pendant 10 ans, elle a massé des petits corps meurtris par la douleur. Elle s’est dévouée aussi pour les plus grands, tentant d’apaiser leur anxiété, leur angoisse, devant la maladie de leur enfant.

Massothérapeute pour enfants (avec une spécialisation dans le cancer), Claire Beaulieu a exercé (et surtout aimé) ce métier longtemps avant de remplir le rôle d’agente aux familles chez Leucan. «La massothérapie amène une grande détente, de l’apaisement et une sécurité. Vous savez, les enfants sont touchés par les médecins et ils ne retiennent que la douleur que cela engendre. Ça fait toujours mal, les piqûres. Le massage est doux, le toucher ne fait pas mal, il fait du bien. Les enfants, quand ils sont apprivoisés doucement, apprécient cette détente.»

Ainsi, en bas âge, une trentaine de minutes suffiront pour apaiser le corps. Chez les 9‑10 ans, on augmente jusqu’à une heure, et ce, deux fois par mois. «Les parents aussi ont besoin qu’on les masse. La charge du cancer est difficile sur le corps. On les voit arriver avec des maux de dos, de cou.»

Et chaque fois, Claire assiste, heureuse, à un véritable miracle sous ses doigts: la détente du corps.

Une autre aide

Si Claire Beaulieu ne peut plus exercer sa profession en raison de tendinites, elle se souvient combien a été gratifiant ce métier durant toutes ces années.

Aujourd’hui âgée de 63 ans, elle continue d’œuvrer pour sa collectivité, et c’est pour la cause de Leucan qu’on la voit agir, comme agente aux familles.

La retraite? «Pas pour tout de suite, répond-elle, le visage illuminé d’un grand sourire. Quand on travaille pour Leucan, notre regard change. On apprécie la santé et on se rend compte de la fragilité de la vie. Il y a des gens qui souffrent tellement. La maladie d’un enfant entraîne dans certains cas des faillites, des séparations. C’est très difficile, soupire-t-elle. Ce qui me motive? C’est ce sentiment profond d’aide et d’accomplissement.»