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Chanter la messe

(Photo Pierre Latour)

Chanter la messe

Publié le 19/03/2010

Pour un chrétien traditionaliste, le beau est quelque chose qui ne bouge pas, sinon ça devient obscène. Et en chanson, on prêche l’élévation par la mélodie, mais on réfute le rythme qui fait bouger le bas du corps. L’ensemble Musica Intima venait donc interpréter ces chants religieux sur la scène du Théâtre Lionel-Groulx, samedi dernier, devant un auditoire aussi épars que celui des cathédrales.

La douzaine de chanteurs et de chanteuses originaires de Vancouver ont des têtes de témoins de Jéhovah, avec leurs habits gris à cravates et leurs robes noires à modèle unique, et le spectacle est d’une rigueur et d’une sobriété qui laissent entrevoir une discipline personnelle permettant à l’ensemble de se produire sans directeur musical.

Il faut savoir que cet ensemble vocal existe depuis onze ans et qu’il a déjà produit six disques à ce jour, que les férus de musiques sacrées se doivent de posséder.

Les voix sont éminemment belles et la livrée mille fois peaufinée, pour en arriver à cette exécution pure et sans aspérités que les amateurs du genre adoreront.

On devine que chacun des choristes a épousé le corpus pour s’y fondre, c’est ce qui donne l’impression de ne reconnaître personne sur scène. La seule présence, si tant est que vous y croyiez, devrait être divine.

Beaucoup de voix de tête donc, mais rien à voir en dessous, sinon des chorégraphies seulement destinées à varier la projection des voix. Oubliez le gospel avec ses emportements rythmiques et ses chœurs qui explosent, on est à la grande messe du dimanche avec Musica Intima.

Même le site Internet de Musica Intima s’articule comme le petit catéchisme en forme de questions et réponses de toute évidence écrites de la même main, c’est vous dire.

Sans doute la petite salle de l’église Sacré-Coeur eut-elle été plus propice à ce type de célébration, d’autant plus qu’on s’y serait senti plus nombreux.

Stephan Moccio: Exposure.

Stephan Moccio est un pianiste canadien très connu pour ses compositions que les grands de ce monde s’arrachent, dont Céline Dion qui lui doit A New Day Has Come, ainsi que les Jeux olympiques de Vancouver pour lesquels il a écrit I Believe, laquelle a été écoutée 1,3 million de fois sur YouTube.

Il a aussi composé Mon Héros pour Annie Villeneuve et reçu deux disques d’Or la même journée. Le compositeur a de plus été récipiendaire du Félix de l’Album instrumental de l’année, lors du récent gala de l’ADISQ, avec Berceuse pour Philou.

Il sera dans la petite salle de l’église Sacré-Cœur, sise à l’angle de la route 117 et de la rue Blainville, à Sainte-Thérèse, ce samedi 20 mars, à compter de 20 h, pour y interpréter ses grandes pièces gravées sur son dernier disque intitulé Exposure.

Sachez que Stefan Moccio est bilingue et l’on dit du pianiste qu’il est le meilleur vendeur depuis Chariots of fire, de Vangelis. Ses compositions sont effectivement très belles, sans grandes envolées ni improvisations percutantes, mais toujours avec de superbes mélodies et des atmosphères planantes qui laissent entendre des voix.

Et s’il vous fallait un dernier encouragement pour y aller, alors sachez que le prix d’entrée pour cette formule cabaret n’est que de 24 $ en admission générale et 22 $ sur abonnement.