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Budget Marceau: la CAQ fait dissidence

Daniel Ratthé

Budget Marceau: la CAQ fait dissidence

Publié le 22/11/2012

Sitôt le premier budget du gouvernement Marois déposé, les autres partis (Parti libéral du Québec, Québec Solidaire et CAQ) n’auront pas perdu de temps avant d’afficher leurs couleurs.

C’est le cas notamment pour la Coalition Avenir Québec (CAQ), entre autres, qui, par la voix de son chef, François Legault, a prévenu que chacun des 19 députés de son parti sera présent pour voter contre l’adoption de ce budget, une position avec laquelle les deux députés de la région, Daniel Ratthé (Blainville) et Hélène Daneault (Groulx) semblent confortables.

«On avait émis quatre conditions pour voter en faveur du budget», pointent-ils tous les deux, soit aucune hausse d’impôt, l’abolition de la taxe santé sur deux ans, l’atteinte de l’équilibre budgétaire l’an prochain, comme prévu, et la mise en place d’un plan crédible avec des mesures concrètes pour relancer l’économie du Québec. Or, le budget déposé par le ministre des Finances, Nicolas Marceau, n’en respecte aucune, d’où leur dissidence.

Pire, estime Mme Daneault, le budget démontre clairement l’absence de volonté du gouvernement péquiste de prétendre à de réels changements, notamment en matière de santé et de services sociaux. «Nous sommes déjà les plus taxés en Amérique du Nord. On l’a démontré, ça ne marche pas. On a augmenté le nombre de fonctionnaires en santé de 23 % en huit ans. Pourtant les résultats ne sont pas là. La moitié du budget du Québec va en santé. C’est devenu un monstre qu’on nourrit», argue-t-elle.

Or, au final, le temps d’attente dans les urgences demeure en moyenne de 17 heures et tous les Québécois n’ont toujours pas accès à un médecin de famille. «Il y a 20 ans, 30 % du budget était alloué à la santé. Aujourd’hui, on passe à 50 % et pourtant, les services ne suivent pas, même que c’est pire. Je le sais, j’étais là, il y a 20 ans», ajoute-t-elle.

Crédits budgétaires

Qui plus est, les crédits budgétaires n’ayant pas été déposés en même temps que le budget, difficile pour les députés d’en évaluer la réelle portée. «Le budget ne comporte aucune indication à savoir d’où viendra l’argent et comment il sera dépensé», note M. Ratthé. Dans la région, ça se traduit par l’absence du montant alloué pour le prolongement de l’autoroute 19, par exemple. Ou encore par l’incertitude quant aux nombres précis de places en garderie qui seront créées dans les Laurentides. Une aberration, estime le porte-parole de la CAQ en matière de famille.

Pour Hélène Daneault, députée de Groulx et porte-parole de la CAQ en matière de santé et de services sociaux, les impacts provoqués par ces crédits budgétaires manquants sur les projets en cours dans la région sont inquiétants. «Qu’est-ce qui adviendra de l’ajout d’un étage destinée, entre autres, à la santé mentale à l’Hôpital Saint-Eustache. Et de l’agrandissement de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme?», soulève-t-elle.

L’adoption du budget est prévue le 4 décembre prochain. Quant à la liste des crédits budgétaires, son dépôt devrait suivre peu après. «Nous devrions pouvoir les étudier vers la fin du mois de janvier», croit M. Ratthé.