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Boucar Diouf: L’homme aux mille savoirs

Boucar Diouf

Boucar Diouf: L’homme aux mille savoirs

Publié le 06/02/2014

Tout ce qui sort de cette bouche coule comme du miel. Jamais méchant, toujours décent, le conteur aux mille histoires, aux mille savoirs. Avec lui, la science se (ra)conte, se déclame, s’exprime et se romance même!

Boucar Diouf, c’est le Sénégalais de naissance arrivé au Québec en 1991 et féru de la Belle Province encore mieux qu’un pure laine de cinq générations. Chansons à répondre, soirées canadiennes, métaphores, rien de lui échappe, rien ne s’élude non plus. Les vieilles traditions du Québec d’hier ont leur place, mieux encore, elles ont la cote.

Il a pris d’assaut la scène du Théâtre Lionel-Groulx, vendredi dernier (31 janvier), et nul besoin de s’étonner que la salle était à son comble pour ne pas dire comblée par sa présence. Avec sa voix aux intonations si chantantes, si particulières aussi, soupirs, sourires et rires ont été le menu de cette soirée romantico‑rigolo.

D’emblée, on constate qu’avec Boucar, il n’est pas question d’humour gras ou irrévérencieux. Façonnés comme des diamants, ses propos (dont la prémisse tient d’une découverte scientifique) nous sont expliqués de façon tantôt poétique tantôt humoristique, nous amenant, nous, le public, à faire connaissance avec quelques faits scientifiques parfois croustillants comme… tiens, le tout premier vibromasseur (photo à l’appui) créé en 1883, par le Dr Joseph Mortimer Granville.

«Ce modèle a été inventé pour traiter les symptômes de nervosité, d’anxiété, et de fantasmes érotiques chez la femme, que les médecins de l’époque désignaient sous le nom d’hystérie», nous apprend‑il.

Tu viens d’où?

C’est cette question que lui a posée son fils Anthony, âgé de six ans, qui sera le canevas du spectacle de Boucar Diouf. Même si on est le lauréat d’une heureuse course parmi les 200 millions «coureurs de spermatozoïdes», on apprendra que les préliminaires devront être nécessaires avant de recourir à cette formidable compétition.

En premier lieu, la séduction, incontournable action humaine menant (généralement) vers l’amour. Et parce que l’amour n’est pas une affaire de cœur et que ce dernier a été inventé par un poète, nous apprendrons que «l’amour passe par le système limbique et qu’il est sous l’emprise de plusieurs hormones: la dopamine, la phényléthylamine, etc.»

Et vlan pour les romantiques!

Ensuite, entraînés que nous sommes dans les dédales de la biologie, nous voilà (et croyons être) désormais en territoire connu avec les techniques de fécondation. Qui ne connaît pas les procédures de la procréation?

«Vous saviez que c’est un marchand de tissus hollandais qui a découvert les spermatozoïdes en 1632?»

Non, on ne savait pas.

C’est un peu ça, le spectacle de Boucar Diouf. Plein de savoirs partagés, plein d’humour pétillant, plein de poésie et plein de tendresse aussi.