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Bénévolat et cancer: Réconforter celui qui en a besoin

Bénévole pour la Société canadienne du cancer (Laval-Lanaudière

Bénévolat et cancer: Réconforter celui qui en a besoin

Publié le 12/02/2013

Elles ont suivi des cours d’accompagnement afin d’aider et écouter les gens qui ont le cancer. Elles ont été elles-mêmes des survivantes du cancer ou simplement des femmes dont l’envie profonde a été tout simplement d’assister leur prochain.

Elles sont passées par des étapes parfois cruelles, où la colère et le déni ont fait leur nid durant une période de temps. Pourtant, rien de cela ne les a empêchées de choisir le bénévolat au sein de la Société canadienne du cancer.

«La plupart des gens qui ont eu un cancer comprennent mieux ceux qui en ont un», avance Marcelle Hazel, une survivante du cancer du poumon.

Parce qu’elles connaissent les étapes liées à la maladie, parce qu’elles savent combien l’aidant naturel se retrouve impuissant face à la maladie, parce qu’elles-mêmes ont dû l’annoncer à leurs enfants ou leurs conjoints, pour toutes ces raisons, et encore plus, elles ont choisi de plonger au cœur même de la souffrance en tendant la main tantôt aux malades, tantôt aux endeuillés.

«Quand on est malade, toute la famille est malade, explique Louise Préfontaine, de la Société canadienne du cancer. De plus, la maladie entraîne des frais supplémentaires pour les gens, ce qui peut les amener dans de véritables gouffres financiers et leur causer encore plus d’anxiété.»

«Mon rôle, en tant que bénévole? Accueillir la personne dans ce qu’elle vit. Ainsi, il n’est pas rare de voir les gens se confier à des bénévoles avant de se confier à leur famille», souligne pour sa part Roberta Roy, une bénévole.

«Il faut prendre soin d’une personne atteinte de cancer, et toujours avoir des phrases aidantes. Je me souviens que lorsque j’ai eu le cancer du poumon, on m’a dit: “À quoi tu t’attendais? Tu as fumé!” J’ai perdu alors toute mon énergie. Il faut toujours encourager et ne jamais culpabiliser un malade», ajoute Mme Hazel.

«Le but du bénévolat? Faire disparaître la peur dans les yeux du malade», renchérit Lyse Tremblay, aujourd’hui guérie du cancer du sein.

Quant à la famille immédiate, force est de constater qu’elle a parfois tendance à s’éloigner de son malade. Abandonnés à eux-mêmes, les cancéreux?

«Non, pas toujours. Vous savez, dans une famille, le cancer peut devenir un sujet qui accaparera toutes les discussions. La famille y voit parfois une fin de voyage, en quelque sorte. Elle aussi a besoin d’être aidée», mentionne Roberta Roy.

«Je me rappelle que, pour mon conjoint, ç’a été très difficile. Il se sentait impuissant; il a passé des nuits à ne pas dormir. À un certain moment, il a dû aller chercher de l’aide», confie Louise.

«Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que le cancer n’est pas une bataille à livrer seul», conclut Roberta.