C’est la première fois que le pompier Michaud organise un projet humanitaire de cette ampleur. Lorsqu’il a séjourné dans ce pays, l’an dernier, la pauvreté et le manque de ressources des Haïtiens l’ont frappé en plein cœur.
En visitant Debussy, située à flanc de montagne, près de Port-au-Prince, il a appris que la petite école primaire Mark-Bourque, mise sur pied par un groupe de policiers dirigé par le policier québécois Robert Lessard, en 2006, avait été frappée de plein fouet par le séisme de 2010.
L’école a été réparée et l’aide humanitaire et financière de collaborateurs extérieurs a permis d’accueillir davantage d’élèves, de leur offrir un repas, et même de payer des enseignants. Or, les élèves en surplus sont actuellement scolarisés dans une tente de l’UNICEF.
Jonathan Michaud s’est ainsi mis dans la tête de construire un autre bâtiment pour remplacer la tente. «J’aime aider les jeunes. Leur offrir une école, c’est leur donner une vraie première chance d’apprendre et de s’éduquer et de pratiquer un métier. Ça les aide à partir du bon côté dans la vie. C’est par l’éducation que le peuple haïtien va s’en sortir», assure M. Michaud.
Depuis décembre dernier, il s’emploie donc à concrétiser son projet. Pas moins de 30 collègues du Service d’incendie de Montréal l’accompagneront et, en trois groupes, ils se relayeront du 9 au 30 avril, à Debussy, pour construire un bâtiment en béton armé de 20 x 60 pieds carrés, pourvu de trois grandes salles.
Entre-temps, il s’occupe de la logistique des travaux en collaboration avec Robert Lessard, maintenant retraité, qui connaît bien l’état des lieux pour y avoir séjourné durant deux ans.
Évidemment, pour reconstruire une école et assurer le séjour des pompiers collaborateurs au projet, il faut de l’argent. Jonathan a entrepris une collecte de fonds visant à recueillir la somme de 80 000 $. La construction en elle-même coûtera 20 000 $. Le reste de l’argent servira à couvrir les frais de séjour de son équipe et à régler les frais liés à la scolarité des élèves actuels et futurs de l’école.
Déjà, chaque samedi, les pompiers effectuent des collectes à certaines intersections de rue de la métropole. Ils défrayeront eux-mêmes leur billet d’avion. Jonathan Michaud est parvenu à décrocher 60 000 $ en commandites de la Caisse Desjardins du Réseau municipal des pompiers et auprès du Service d’incendie de Montréal. Ne manque que 20 000 $ dans la caisse.
«C’est nous qui gérons tout et c’est 100 % des fonds qui s’en vont là‑bas. Il n’y a aucun intermédiaire entre nous», tient à préciser Jonathan Michaud. Ce dernier a ouvert une page Facebook où il est possible de faire un don par PayPal: Mission Haïti école Mark Bourque.
M. Michaud invite par ailleurs les gens à surveiller ses collègues pompiers qui amasseront encore de l’argent au cours des prochains samedis.
«Grâce à notre groupe, il y a bientôt 150 élèves qui vont aller à l’école et qui vont peut-être trouver un travail avec l’éducation qu’ils y auront reçue. Ça va au moins leur donner des outils pour y arriver», indique Jonathan Michaud.