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Affaire Thifault: la mairesse Cordato veut laisser retomber la poussière

Marlene Cordato laisse entendre qu’il y aura d’autres discussions entre elle et Patrick Thifault

Affaire Thifault: la mairesse Cordato veut laisser retomber la poussière

Publié le 06/02/2013

Affirmant ne pas avoir la légitimité de décider du sort de son conseiller, Marlene Cordato entend bien laisser Patrick Thifault décider lui-même de son avenir politique à Boisbriand.

Mme Cordato a précisé que son titre de mairesse ne lui donne pas le pouvoir, la légitimité, de demander la démission de M. Thiffault, même si l’opposition l’exige. Elle laisse toutefois entendre qu’il y aura d’autres discussions entre elle et Patrick Thifault, une fois l’émotion passée, a-t-elle affirmé dans un point de presse, mardi après-midi.

Bien qu’elle dise ne pas cautionner le geste posé par Patrick Thifault, la mairesse s’est portée à sa défense, en apportant quelques précisions. La ligne de son parti, dit-elle, a toujours été claire sur son financement: seuls ses membres et les candidats peuvent contribuer à la caisse électorale.

Elle a rappelé que le conseiller Thifault avait été de tous les combats. «Il y a un geste d’un côté, mais aussi une grande quantité de travail. Je trouve ça important de mettre ça en perspective», a-t-elle dit.

Mme Cordato a souligné qu’il était à ses côtés, en 2009, au moment où elle a dénoncé publiquement le système de corruption existant à Boisbriand dans l’attribution des contrats. Elle était loin de se douter que cela aurait des répercussions à travers tout le Québec. Deux ans et demi plus tard, elle n’est pas certaine qu’elle reprendrait cette bataille, tant la réputation de Boisbriand en a été affligée.

La mairesse a également apporté des précisions chiffrées sur la teneur des contrats octroyés par son administration au Groupe Séguin, filiale de la firme de génie-conseil Genius. Depuis l’arrivée de son équipe, en 2009, deux contrats totalisant la somme de 71 233,56 $ ont été accordés à ladite firme, alors qu’entre 2001 et 2009, sous le règne des maires Robert Poirier et Sylvie St-Jean, le Groupe Séguin s’en est vu accorder pour 851 981,65 $.

Trois heures plus tard, au tout début de la séance du conseil municipal, Mme Cordato a repris son message. La salle était bondée de citoyens et pourtant, à peine deux d’entre eux se sont levés pour poser des questions à ce sujet, dont Martin Drapeau, un abonné des séances du conseil, qui a signifié à la mairesse que de laisser Patrick Thifault continuer d’être conseiller revenait à le cautionner.

Ce sont les membres de l’opposition qui se sont montrés les plus virulents sur l’affaire Thifault, profitant de leur moment de parole, à la fin de la soirée, pour critiquer vertement la mairesse Cordato et le conseiller pris en défaut.

Juste avant d’aller s’asseoir à leur siège, les quatre membres de l’opposition ont reçu une mise en demeure du conseiller Thifault.

Le conseiller David McKinley a profité des circonstances pour enjoindre Mme Cordato de leur faire une place sur les comités et d’en écarter Patrick Thifault.

Gilles Sauriol, pour sa part, s’est dit inquiet de la campagne électorale prévue plus tard au cours de l’année. «Ce sera une campagne avec beaucoup de points d’interrogations», a-t-il fait remarquer.

Prenant la parole à son tour, les conseillers de l’équipe Cordato ont volé au secours de leur homologue Thifault. Livrant un commentaire rempli d’émotivité, la conseillère Christine Beaudette s’est montrée bouleversée par la situation vécue par Patrick Thifault, dont elle ne cautionne pas le geste, mais et surtout, par les propos tenus par les membres de l’opposition, «qui n’ont jamais protégé nos intérêts.»

Mme Beaudette reproche même aux membres de l’opposition d’inventer leurs propos, surtout en ce qui concerne le cas de Patrick Thifault. Soulignant la contribution de ce dernier pour mettre fin au système de corruption dans l’attribution des contrats, elle a précisé que c’était lui qui était à l’origine de son implication politique active. Elle a été applaudie par l’assistance.

À la période de questions, le citoyen Martin Drapeau est revenu sur l’affaire, pointant cette fois l’attitude de la mairesse Cordato envers les membres de l’opposition. Il qualifie d’injuste le fait de les écarter des comités.