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4 février: ma 4e rencontre avec Lisa

4 février: ma 4e rencontre avec Lisa

Publié le 25/02/2011

Lisa m’apparaît en pleine forme. C’est le constat que je fais en pénétrant dans sa chambre. Et d’entrée de jeu, elle me le confirme: elle vient de régler son problème avec sa propriétaire. Quant à Bell Canada, Lisa a capitulé, elle payera la «résiliation» de son contrat.

Aussitôt mis au parfum de sa situation, nous voilà engagées justement sur la question des fragrances et des senteurs qui existent. Lisa affectionne particulièrement le parfum. Et pour le prouver, elle en extirpe un de sa table de nuit et me le fait sentir. Je hume une odeur florale agréable.

«Donne-moi ton poignet», m’invite-t-elle. Sitôt fait, elle me vaporise un petit jet rapide. «Attends quelques minutes avant de le sentir.» Me voici donc avec un arôme subtil d’un parfum signé Yves Rocher.

Le sien.

Il sent plutôt bon et je le lui dis.

Dans quelques jours, Lisa recevra l’onction des malades. Elle en a fait la demande auprès de l’agent de pastorale, Stéphane Vallée. Du même coup, elle a formulé le désir que sa nièce reçoive en même temps qu’elle sa première communion. Elle lui voue un amour sans borne et cet attachement n’est pas unidirectionnel. Bien au contraire.

Pour sa part, l’aumônier a accepté et approuvé la requête de Lisa. Le tout se déroulera le lundi suivant, en présence de ses proches. Par sa gestuelle, Lisa affiche son allégresse, voire une certaine euphorie face à cet évènement.

Devisant de l’importance de la famille, je lui demande, à tout hasard, si la sienne est au courant de ma présence ici et du reportage que je réalise auprès d’elle. Avec un petit haussement d’épaules, elle me répond simplement que cela la concerne et que c’est sa vie à elle.

Habituée à nos conversations où nous sautons allègrement du coq à l’âne, Lisa m’affirme avec un sourire coquin qu’elle est déterminée à faire mentir le pronostic des médecins: «Quand je suis arrivée ici, au début de janvier, j’avais un pronostic de trois mois et moins de vie. J’ai décidé de me rendre à quatre mois, juste pour faire mentir les médecins.»

Une confession qui fera éclater de rire son médecin, la Dre Lucie Lauzon, qui lui confiera à son tour aimer ça.

J’admets que notre rencontre d’aujourd’hui figure dans le registre de la détente et de la relaxation. Entre nos dissertations sur les parfums et les chiens, je lui fais un compte rendu de l’anniversaire de mon fils, et notamment du gâteau d’anniversaire qui a été massacré dans les règles de l’art.

Encore une fois, Lisa me dédie un étonnant sourire qui me donne l’envie, moi aussi, de sourire et de rire avec elle. Pendant un instant, je vois ses yeux éclater de malice et de joie.

C’est magique.

Me voyant sous le point de la quitter, elle se lève et farfouille sur son bureau à la recherche de plâtres de Paris qu’elle m’offre généreusement ainsi qu’une boisson énergisante aux fraises.

«Vous êtes sûre que c’est bon? J’en avais déjà goûté (au chocolat) et j’avoue que mon estomac s’était un peu tordu après», dis-je, un peu sur mes gardes.

«Tu vas voir. Moi aussi, je n’aimais pas le goût du chocolat. Mais aux fraises, c’est vraiment bon!»

26 janvier 2011: ma première rencontre avec Lisa

Vendredi 28 janvier: ma deuxième rencontre avec Lisa

2 février: ma troisième rencontre avec Lisa

9 février: ma 5e rencontre avec Lisa

11 février: ma 6 rencontre avec Lisa

16 février: ma 7e rencontre avec Lisa

19 février: ma 8e rencontre avec Lisa

23 février: ma 9e rencontre avec Lisa

25 février: ma 10e rencontre avec Lisa

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4 mars: ma dernière rencontre avec Lisa