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Luc Couillard en congé solidaire

Au Mali, Luc Couillard a été rebaptisé Malick Coulibaly, un signe d’appréciation, semble-t-il, du peuple malien.

Luc Couillard en congé solidaire

Publié le 02/02/2010

Il rêve de changer le monde, une personne à la fois. Ses voyages l’ont mené sur plusieurs continents, notamment en Afrique, où il a séjourné au Maroc, au Tchad et au Cameroun. En novembre dernier, Luc Couillard, un résidant de Sainte-Thérèse, s’envolait cette fois à destination de Bamako, capitale du Mali, pour un voyage humanitaire d’une durée de quatre semaines, dans un pays musulman où l’espérance de vie des gens dépasse rarement les 50 ans, où 91 % de la population vit avec moins de 2 $ par jour et où la moitié des gens est âgée de moins de 15 ans.

«L’Afrique est toujours aussi dépaysante et déstabilisante. La pollution à Bamako est extrême en raison du grand nombre de petites motos qui circulent, des vieux véhicules en mauvais état et du chauffage au bois utilisé pour la cuisson. Sans compter l’harmattan, ce vent qui vient du désert et qui souffle constamment sur la ville», explique l’urbaniste de formation qui agit depuis quelques années à titre de conseiller en aménagement, Service des infrastructures, transport et environnement, Direction du transport, Division du développement des transports, à la Ville de Montréal.

Congé solidaire

Parti dans le cadre d’un congé solidaire chapeauté par Uniterra et le Centre d’étude et de coopération internationale (un programme permettant à des employés d’exporter leur expertise dans un pays en voie de développement), Luc Couillard a activement travaillé avec des fonctionnaires maliens et des ingénieurs venus d’un peu partout, tout en faisant la promotion de l’expertise acquise au Québec (et en Amérique du Nord) en matière de transport, particulièrement en ce qui a trait à la sécurité routière et au transport en commun. Au programme, l’animation de plusieurs conférences portant sur l’importance du lien entre le transport et l’urbanisme, sa participation à un audit de sécurité routière et à un éventuel projet de tramway.
«Bamako connaît un sérieux problème d’étalement urbain et a d’immenses problèmes de transport. Par exemple, il existe là-bas 4 000 entreprises en transport en commun, mais il n’y a ni horaire, ni circuit, ni tarifs précis. De plus, la ville ne peut compter que sur deux ponts pour la relier de chaque côté du fleuve Niger», résume-t-il.

Là-bas, posséder une voiture représente un sommet à atteindre, avec pour résultat la suprématie de l’automobiliste sur le piéton et le cycliste. «Quand je leur ai dit que le maire de Montréal se promenait régulièrement à vélo, et parfois même pour se rendre au travail, ils n’en revenaient pas», indique-t-il.

Reste que Bamako manque cruellement de moyens financiers et la mentalité de ses habitants demeure lente à changer quand vient le temps d’aborder toute la question de la mobilité (un mot qui englobe davantage toutes les façons de se déplacer). «Quand je constate le gaspillage des bonnes terres agricoles dans notre région, le développement de quartiers tout-à-l’auto et l’usage abusif de la voiture, je me questionne sur nos valeurs en tant que société, particulièrement sur la Rive-Nord», opine-t-il, souhaitant que son expérience incitera d’autres personnes à revoir leurs habitudes de vie et à changer le monde, une personne à la fois.

Enfin, M. Couillard a émis l’idée d’un projet de jumelage entre le Pôle universitaire des Basses-Laurentides et la Direction de la régulation de la circulation et des transports urbains de la mairie du district de Bamako. «Faudrait que je parle à mon ami Élie Fallu à ce sujet», a-t-il lancé en terminant.