logo journal nord-info
icon journal
Les nôtres, les tiens et les miens

(Photo Michel Chartrand)

Les nôtres, les tiens et les miens

Publié le 06/10/2009

C’est à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, sur une imposante butte, où est érigée une grande maison bleue que vit un ménage, voire une grande famille, dans lequel se succèdent (dans l’ordre et par droit d’aînesse): Karl, 20 ans, Dave et Émilie, 18 ans, Noémie 17 ans, Léa, neuf ans, Victor, trois ans, et Thomas, neuf mois.

Au sein de cette masse d’enfants, permettez la présentation des deux parents officiels, soit Suzie Côté, dans le rôle de maman et de belle-maman, et Alain McNicolson, dans celui de papa et de beau-papa. Chacun d’entre eux a cinq enfants, mais aucun n’a de jumeaux.

Notons au passage que les deux arborent la jeune quarantaine souriante, sympathique et dynamique. Sur ce, apprenez en rafale qu’un souper «ordinaire» se compose au bas mot de 12 personnes, et ce, si l’on tient compte des blondes et chums des plus vieux, bien sûr. Pour assurer la coutellerie de tout ce beau monde, calculez à peu près trois rondes de vaisselle. Aussi, avec un peu de chance, comptez sur quelques maigres restants après le souper.

Quant au nombre de brassées hebdomadaires de vêtements, allez-y avec votre imagination. Elle ne vous trompera pas.

Branché par ce début d’histoire? Si c’est le cas, lisez la suite.

Début de l’idylle

Parce que tout commence par un regard et un soupçon de poésie, Suzie et Alain se sont rencontrés il y a 13 ans, alors que leur mode de vie était du type plutôt frugal. Séparés de leur conjoint de l’époque, les deux tourtereaux flairent rapidement la complicité respective et tentent alors la cohabitation à six. Heureusement, les enfants sont petits et, dès la première rencontre, c’est un succès. Les deux filles de Suzie et les deux garçons d’Alain s’entendent comme larrons en foire.
«Alain a été la première personne avec qui j’ai eu envie d’unir ma destinée par les liens du mariage. Toutefois, je crois que pour réussir sa vie amoureuse, il faut se découvrir, se connaître, bref, savoir qui l’on est», explique Suzie Côté qui a été cinq ans célibataire avant de rencontrer Alain.

Même son de cloche pour celui-ci. «Beaucoup de couples reconstitués ne fonctionnent pas parce que l’un ou l’autre partenaire n’a pas fait son deuil», mentionne-t-il.

Les deux ont un rêve en commun: la famille. Alors qu’Alain a grandi dans des familles d’accueil, son rêve de voir celle-ci s’agrandir est partagé par Suzie. En 2000 naît alors Léa, la cinquième de la fratrie, mais la première pour le nouveau couple âgé de 35 ans.

Toutefois, l’annonce de cette maternité passe difficilement auprès des quatre autres enfants. «On est assez! Il n’y a pas de place!» revendiquent-ils.
«Les filles avaient leur mère, moi mes garçons, et le futur bébé venait de changer la donne tout à coup. En fait, ils avaient peur de perdre leur place», se remémore Alain.

Les choses se déroulent différemment. La grossesse de Suzie est un véritable calvaire. Elle apprend qu’elle doit se faire opérer à trois mois de grossesse pour des pierres au foie. Elle restera un mois et demi à l’hôpital. Fort heureusement, la petite naît en parfaite santé et à terme.
«Cette épée qui nous pendait au-dessus la tête, durant la grossesse, a permis aux enfants de faire la paix avec la venue d’un autre enfant», dit Suzie.

Puis, cinq ans plus tard, c’est au tour de Victor de faire son apparition au sein de la famille. Les parents ont alors 41 ans.
«Alain avait sa fille, c’était à mon tour de rêver de mon garçon», ajoute Suzie, en riant. Toutefois, le couple n’est pas au bout de ses peines avec l’arrivée-surprise de bébé Thomas deux ans plus tard…