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Les années passent et le mécontentement est toujours là

(Photo Michel Chartrand)

Les années passent et le mécontentement est toujours là

Publié le 12/06/2009

On dit souvent que le temps a pour remède de faire oublier les mauvais souvenirs. Dans le cas des enseignants du primaire et du secondaire de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), il semble que le temps n’ait pas réussi à faire accepter la mise en place de la réforme scolaire.

«Nous sommes ici réunis pour fêter le triste anniversaire de la réforme scolaire. Aujourd’hui marque le triste 10e anniversaire de la réforme de l’éducation qui a eu un effet dévastateur sur le réseau scolaire», de mentionner le président du Syndicat de l’enseignement secondaire des Basses-Laurentides, Martin Lauzon.

Réunis dans les locaux des deux syndicats, primaire et secondaire, les représentants ont joint leur voix à celle des autres syndicats à l’échelle du Québec, le 8 juin. «On a décidé d’unir nos voix au nom de plus de 3 000 enseignants du territoire couvert par la CSSMI pour dénoncer le chaos provoqué par cette réforme qui a survécu à six ministres de l’éducation différents», de rappeler M. Lauzon.

Mise en place par le gouvernement du Parti québécois et par le ministre de l’Éducation de l’époque, François Legault, la réforme scolaire avait pour but d’implanter une nouvelle façon d’enseigner aux élèves. Optant pour l’apprentissage par projets, on se rappellera que, dès ses premiers balbutiements, l’ensemble des acteurs du monde scolaire s’était opposé à cette réforme.
«Dix ans après son implantation, l’échec de la réforme n’est plus à démontrer et personne n’est désormais en mesure de défendre ses fondements. L’intégration sauvage des élèves en difficulté, l’abolition de l’évaluation des connaissances au profit des compétences, le bulletin différencié et la politique de non-redoublement en sont de bons exemples», de critiquer le président du syndicat.
«La réforme a également un impact désastreux sur les conditions de travail des enseignants en amenant un alourdissement considérable de la tâche. L’augmentation spectaculaire des cas d’épuisement professionnel et de désertion de la profession en sont des exemples frappants. Les nombreux messages envoyés par les enseignants de la Fédération autonome de l’enseignement ont été clairs et il est temps qu’ils soient écoutés», de dénoncer Joanne Bertrand, présidente du Syndicat de l’enseignement primaire.

Pour les représentants du syndicat, la réforme a eu pour impact de détruire les conditions de travail des enseignants. «Il faudrait peut-être laisser les enseignants enseigner. Faire confiance aux professionnels de l’enseignement pour que la pédagogie reprenne sa place dans les classes», de confier M. Lauzon.
«Depuis 10 ans, tout le monde est unanime pour dénoncer l’application de la réforme scolaire. Même les banquiers sont d’accord avec les points néfastes de la réforme sur l’enseignement de la matière», ironise le président du syndicat.

Pour sensibiliser les parents, les syndicats ont envoyé de la publicité volante indiquant les points contre la réforme scolaire. Rappelons que la réforme scolaire fera son entrée en 5e secondaire l’année prochaine. «Une réforme qu’on n’a pas encore fini d’implanter après 10 ans. Ça prouve à quel point elle n’est pas adaptée», de conclure le président du syndicat.