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Véronique Boucher, rassembleuse de talents

Véronique Boucher, fondatrice de la firme Origine consultation-création. (Photo Claude Desjardins)

Véronique Boucher, rassembleuse de talents

Publié le 22/04/2021

La question survient après quelques minutes d’entrevue avec la Blainvilloise Véronique Boucher, artiste et entrepreneure qui vient de gagner l’un des volets du Défi OSEntreprendre, chemin faisant vers la finale régionale prévue le 29 avril. Et, disons-le sans détour, elle est posée avec une pointe de jalousie : «Avez-vous toujours cette énergie-là?»

La réponse tient dans un grand éclat de rire, sur lequel passe l’ombre furtive de l’embryon d’un doute. C’était un compliment? Bien sûr. Et c’est ce dynamisme, cette vivacité qui transpire immédiatement quand on rencontre, pour la première et les fois subséquentes, la fondatrice de l’entreprise Origine consultation-création, qui offre aux artistes qui le désirent, comme à ceux qui veulent créer un événement, de les accompagner et de les guider dans leur projet. «Je suis une personne intense, en effet. Je ne fais jamais rien à moitié», dit-elle.

La bosse des affaires

Formée en musique au Collège Lionel-Groulx (elle a gradué en 2004), Véronique Boucher fut autrefois Kalimba, personnage scénique qui s’est produit quelque 800 fois, un peu partout au Canada, devant un public d’enfants qui connaissaient aussi ses albums. C’est elle, par ailleurs, qui tenait la batterie dans le Trio BBQ, groupe qui est devenu tout récemment Les Damoizeaux, un ensemble qui propose un jazz manouche absolument lumineux, que vous pouvez entendre sur l’album En Plume, sorti en septembre 2020.

«J’ai porté tous les chapeaux, dans le projet Kalimba. J’avais toutes les ambitions, mais à un moment donné, c’était devenu de la routine», raconte Véronique Boucher, qui en était même venue à oublier cette dimension de sa personnalité qui la pousse à prendre un idée, la développer, la pousser à la limite en utilisant son talent et celui des autres.

«Rassembler les talents, c’est ce que j’aime. Quand je vois quelqu’un qui a du talent, j’ai tout de suite envie de me coller à lui et de trouver avec qui je pourrais le jumeler», dit-elle en substance. Elle a toujours été comme ça, en fait, jusqu’à ce que l’évidence lui saute aux yeux et qu’elle se reconnaisse un don pour l’entrepreneuriat.

«Je suis une leader sur le plan de la direction artistique. Je suis capable de synthétiser les idées rapidement. J’ai cette intuition-là», se reconnaît-elle, tout comme sa capacité à voir tout de suite, à la fois les point forts d’un artiste et le potentiel à développer. Elle sait détecter les possibilités et mesurer les capacités de chacun. Dans son vocabulaire d’entrepreneure, elle appelle ça «scanner» un artiste.

Origine

Toutes ces qualités réunies l’ont amenée à créer sa propre boîte et à monnayer son expertise dans ce qu’elle désigne comme un accès créatif, une ressource qui se veut structurante et rassurante pour les artistes et les créateurs de projets. Des gens qui ont une bonne idée, mais qui ne savent pas comment la mener à terme, pour dire les choses autrement.

«Tout bon projet qui peut grandir devient une micro-entreprise, mais la plupart des gens ne sont pas entrepreneurs», soumet Véronique Boucher, qui peut intervenir aux balbutiements du projet ou à un autre moment. Celui de la mise en marché, par exemple. Chez Origine, par ailleurs, un artiste-client peut aussi devenir partenaire dans un autre projet. Chaque nouvelle tête vient élargir le réseau.

L’entreprise ayant été créée il y a tout juste un an, c’est donc dire qu’elle est née avec la pandémie. Nul besoin de se réinventer, donc. Juste à inventer. «Exactement, dit-elle. Chaque fois que je pense à un projet, je le pense en fonction de cette réalité-là». À le mettre en valeur dans son milieu, également. À susciter la participation du monde des affaires. C’est qu’elle parle aussi cette langue-là. «C’est ça, la force d’Origine. C’est une espèce de pont entre l’entrepreneuriat, le développement commercial et le développement artistique», suggère-t-elle.

Un concours

C’est sans doute ce qu’on a vu dans le plan d’affaires qu’elle a soumis au jury du Défi OSEntreprendre, pour le volet local qui s’ouvrait aux entreprises de la MRC de Thérèse-De Blainville. Elle y a remporté la palme dans la catégorie Services aux individus. Le 29 avril, elle rivalisera avec d’autres entrepreneurs, qui ont franchi la même étape à l’échelle des Laurentides. L’étape suivante serait la finale nationale, qui se tiendra le 9 juin.