logo journal nord-info
icon journal
Une année difficile, soit, mais on mise sur la relance

(Photo Marko Heinrich_Pixabay) Au Canada, un travailleur culturel sur quatre a perdu son emploi, en 2020.

Une année difficile, soit, mais on mise sur la relance

Publié le 07/05/2021

Ce n’est un secret pour personne, la pandémie de COVID-19 a frappé de plein fouet le monde de la culture et y a même fait un peu plus de ravage que dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration. Pensez, au Canada, un travailleur culturel sur quatre a perdu son emploi, en 2020. Malgré tout, à Culture Laurentides, on sent que les choses pourraient changer. Pour le mieux.

Tout de même, les chiffres sont là : selon les données compilées par l’Association canadienne des organismes artistiques (CAPACOA), quelque 114 400 emplois ont été perdus dans ce secteur, l’an dernier, autant de boulots occupés par des artistes et des techniciens, du personnel de marketing, des administrateurs des arts et autres travailleurs culturels.

De tous les secteurs d’activités, c’est celui des arts de la scène qui a été le plus affecté (22,3 % des emplois perdus), suivi par celui des établissements du patrimoine (14,8 %). Plus est, un bon nombre des travailleurs et travailleuses touchés auraient trouvé du travail dans d’autres secteurs de l’économie et n’envisageraient pas un retour dans le domaine culturel. Mais cette tendance pourrait changer.

L’angle positif

«La réalité n’est pas la même d’une discipline à l’autre», exprime d’abord Kim Boivin, agente de communication à Culture Laurentides, organisme qui œuvre au développement et au rayonnement des arts et de la culture par ses activités de représentation, d’accompagnement, de formation, de concertation et de veille.

Or, si le secteurs des arts de la scène a subi les impacts de la pandémie avec plus de violence, ce ne fut pas le cas, nuance-t-elle, pour les artistes en arts visuels. «Un quart des emplois perdus, ça m’apparaît réaliste, mais gardons en tête que trois quarts des emplois ont été sauvegardés», poursuit Kim Boivin, qui préfère regarder la chose d’un angle positif. Selon Culture Laurentides, les mesures de soutien et les différentes subventions qui ont été distribuées au Québec, depuis un an, y sont certainement pour quelque chose. L’organisme en a même bénéficié.

«Beaucoup d’artistes ont même profité de ces mesures pour se lancer dans la création à plein temps, alors qu’ils devaient auparavant s’occuper aussi de production et de mise en marché, tout en occupant un emploi alimentaire», dit-elle. D’autres, par ailleurs, ont pris le virage numérique, comme ce fut le cas, par exemple, pour l’Association des auteurs des Laurentides, qui a développé sa propre chaîne Youtube.

Retours anticipés

Et à l’heure où les activités reprennent, dans le secteur des arts de la scène, et malgré les mesures imposées par la santé publique, tous les espoirs seraient permis, enchaîne Kim Boivin. Même si beaucoup d’expérience et d’expertise se sont évanouies avec les pertes d’emplois et cette migration de la main-d’œuvre dont nous parlions plus haut. «On ne sait toujours pas si cette réorientation sera temporaire ou non», pense-t-on.

Aussi, chez Culture Laurentides, on a le sentiment qu’une fois la pandémie derrière nous, on en récupérera une bonne partie. À l’appui, Kim Boivin souligne que, lorsqu’on offre des formations aux travailleurs de la culture durant les heures ouvrables, certains s’informent quant à la possibilité qu’elles soient plutôt dispensées le soir ou la fin de semaine, prétextant alors une contrainte d’emploi. «Ça nous dit qu’ils veulent rester à l’affût», suggère-t-elle.

On nage dans les suppositions, on demeure tout de même persuadé, chez Culture Laurentides, qu’à partir du moment où l’on offrira de l’emploi à ceux et celles qui l’ont perdu, surtout si c’est dans un domaine qui les passionnait depuis toujours, que ces personnes-là vont revenir à leurs anciennes amours.

«Nous n’avons aucun doute quant aux statistiques, mains nous gardons l’impression que c’est temporaire», termine Kim Boivin.