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Ça va mal à shop, selon Yvon Laprade

(Photo Michel Chartrand)

Ça va mal à shop, selon Yvon Laprade

Publié le 14/04/2009

Invité par l’aile jeunesse de la Chambre de commerce et d’industrie Thérèse-De Blainville, le journaliste économique du Journal de Montréal, Yvon Laprade a profité de la tribune pour brosser un portrait sommaire de l’industrie manufacturière dans les Laurentides.

Il en a également profité pour présenter son 2e livre intitulé Ça va mal à shop!, dans lequel il dresse un bilan de la crise manufacturière qui secoue le Québec. Un livre rédigé au printemps 2008, avec pour trame de fond, les nombreuses fermetures d’usines. Pourquoi perd-on nos emplois? Est-ce que le phénomène est essentiellement québécois ou plutôt nord-américain? Nos usines sont-elles devenues désuètes? Trop peu productives? «Autant de questions qui demeurent bien souvent sans réponses», opine-t-il. D’un côté, les syndicats affirment qu’ils sont prêts à faire ce qu’il faut pour sauver l’industrie, de l’autre, les entreprises blâment les positions trop radicales des syndicats. Pourtant, tous les intervenants, qu’ils soient syndicaux, patronaux ou politiques sont au chevet de cette industrie malade, et tous, sans exception, souhaitent sa guérison. Or, le diagnostic est implacable, estime M. Laprade: avec plus de 124 000 emplois éliminés depuis 2002, le patient est clairement malade.

Fruit de ses visites et tournées des régions du Québec des dernières années, Ça va mal à shop! met en lumière, à l’aide d’exemples concrets et de témoignages, les multiples drames qui surviennent chaque fois qu’une usine ferme. Car derrière les chiffres et les plans de relance, il y a les travailleurs qui perdent leur emploi. Comme ceux de la GM à Boisbriand qui ont assisté à la fermeture de leur usine, en 2004. «Plusieurs d’entre eux sont même allés à Oshawa pour compléter leurs années avant la retraite. Aujourd’hui, tous ces gens sont inquiets à savoir si leur fond de retraite ne sera pas affecté par la crise», pointe-t-il.

De l’autre côté de la crise

Plus près de nous, même si la région des Basses-Laurentides semble, pour le moment, bien tirer son épingle du jeu de la crise économique, reste que des entreprises, telles Bell Helicopter, à Mirabel et Nova Bus, à Saint-Eustache risquent de vivre durement la crise, prévoit M. Laprade. «Parce qu’elles seront forcément touchées par ce qui arrive aux États-Unis», souligne-t-il. Et parce qu’avant que la crise ne se résorbe et que les États-Unis regagnent confiance en eux, ça risque de prendre un certain temps, ajoute-t-il.

Mais les nouvelles ne sont pas que mauvaises pour la région: la diversité des commerces qui opèrent dans les Basses-Laurentides et la production des CSeries de Bombardier, à Mirabel comptent parmi les valeurs sûres du moment.

La question est plutôt de savoir dans quel état le Québec et ses régions se retrouveront après la crise. «Est-ce que ce sera dans 6 mois ou dans un an? Je souhaite que non. Mais il nous faut déjà prévoir dans quel état se retrouveront les relations de travail. Parce que c’est important pour la suite des choses», a-t-il conclu. Sans compter que de chaque crise naissent des choses nouvelles.

Pour connaître le calendrier des activités de la Chambre de commerce et d’industrie Thérèse-De Blainville et son aile jeunesse, visitez le [www.ccitb.ca] ou composez le 450-435-8228.