La soirée, présentée de manière dynamique et interactive, s’est déroulée en deux temps : tout d’abord, la présentation des œuvres qui seront dansées au théâtre Lionel-Groulx, avec extraits à l’appui et discussions avec des chorégraphes, puis un second segment de courts-métrages célébrant la danse et montrés en rafale.
La danse est un art rassembleur et universel, en ce sens qu’elle transcende les langues pour raconter, exprimer, évoquer. La première «histoire» présentée à Odyscène sera donc celle d’Édith Piaf, sous la forme d’un ballet traditionnel alimenté par des projections d’images d’archives. Selon Férdéric Lapierre, il s’agit d’un spectacle très accessible, idéal pour qui aimerait s’initier à l’univers de la danse.
Avec Lettre pour Éléna, l’auteure Érika Tremblay-Roy et le chorégraphe Christophe Garcia proposent une œuvre de théâtre dansé qu’ils qualifient de lumineuse, s’inspirant du regard des enfants, lucide et toujours tourné vers la vie. En lever de rideau pour cette pièce, la chorégraphe Nancy Gloutnez présentera Les Mioles, œuvre de gigue contemporaine, genre qu’elle dit porter «comme une cause sociale.»
Celle qui refuse que la gigue soit confinée au folklore a fait sa mission de la faire revivre, de revisiter cet art traditionnel et de l’exporter, après une lutte pour la faire reconnaître, entre autres, par le Regroupement québécois de la danse. Sa passion pour son art est palpable alors qu’elle s’adresse à l’auditoire, répondant avec brio aux questions de Frédéric Lapierre.
L’autre chorégraphe à avoir répondu présent à l’invitation est Ismaël Mouaraki, fondateur de la compagnie Destins Croisés qui présentera Loops, la toute première œuvre de danse urbaine à figurer dans la programmation d’Odyscène. Volubile, le discours enthousiaste et enflammé, il raconte son cheminement de danseur de rue autodidacte, les expériences qui l’inspirent, qu’il appelle des «échantillons de la vie». Loops prend d’ailleurs ses racines dans le métro, où il a dansé pendant de nombreuses années, et où s’entremêlent des gens de toutes origines et classes sociales, dans un ballet constant. Interrogé sur son sens du spectacle, sa conscience du public, Mouaraki dit chercher l’harmonie dans l’exploitation de l’image, de la métaphore, du concret et de l’abstrait.
Frédéric Lapierre garde pour le dessert une sélection de cinq courts-métrages qui métissent sa passion pour le septième art et son engouement grandissant pour celui de la danse. Tous bien différents les uns des autres, ces films proposent différentes façons de montrer la danse, de décortiquer le mouvement ou la philosophie d’un chorégraphe, d’illustrer le rapport particulier qui lie un danseur ou un chorégraphe à son art. Drôle, étonnant ou touchant, chaque court métrage est une invitation de plus dans l’univers de la danse, qu’il est possible de découvrir via la programmation diversifiée d’Odyscène.