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Une coche en dessous

(Photo Jean-Pierre Laferrière)

Une coche en dessous

Publié le 28/11/2008

C’était la troisième formation de quatre guitaristes acoustiques que le groupe de promotion The International guitar night présentait au Théâtre Lionel-Groulx, dimanche dernier, et il faut avouer que cette dernière, quoique très bonne il va sans dire, se situait tout de même une coche en dessous de ce que nous avions entendu auparavant.

La présentation était du promoteur Brian Gore, comme à l’habitude, et c’est encore lui, avec son style plutôt folk et sa technique de taping, qui lançait le concert dans un français aussi chaotique que sympathique, mais surtout avec deux fort belles compositions qui préparaient l’entrée de Cecilia Zabala, laquelle chante également, ce qui défaisait toute la motivation de ce spectacle.

Parce qu’il s’agit d’un spectacle jusque-là exclusivement réservé aux performances instrumentales, il faut avouer que la voix, quoique très belle, lassait à force de «dadada-doudidoudo-lala», même si le jeu de la dame était très bien, sans toutefois avoir ce surcroît de génie que l’on reconnaît à tous ceux qui voyagent avec cette présentation internationale.

Par ailleurs, l’autre musicienne s’est avérée de cette trempe, puisque Dale Kavanagh s’élevait au-dessus de la moyenne des ours avec Contemplation fuego, non seulement comme virtuose, mais aussi telle une grande compositrice. Une guitariste classique vraiment très inspirée.

En ce qui concerne l’Ontarien Andy Sheppard, il apparaît telle une émule de Brian Gore sans toutefois véritablement se singulariser comme l’avait fait Clive Carroll sur cordes métalliques, dans la première formation à s’être présentée sur ces planches.

Il eut été intéressant qu’Antoine Dufour, un guitariste québécois du regroupement, prenne la place de Sheppard ou encore mieux celle de Cecilia Zabala, ce qui aurait également ramené les prestations à quatre guitares au niveau de ce que nous avions eu droit au cours des deux dernières années.

Il faut rappeler que l’an dernier, Vishwa Mohan Bhatt avait insufflé cette touche magique, avec sa guitare hawaïenne slide comme au sitar, pour faire de la finale en quatuor une véritable explosion musicale, tout comme D’Gary savait bousculer les idées reçues, pour porter le spectacle un peu plus loin. Mais cette magie ne s’est pas présentée avec cette dernière production, qui n’arrivait pas à faire l’unité dans la finale.

Terminons cependant en précisant qu’il s’agit tout de même d’un très bon spectacle musical, que les spectateurs sans expérience passée auront sans nul doute apprécié de bout en bout.