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Louise Dion, Doris Yanac-Rossi et Nathalie Bornais, dans une scène des Belles-Sœurs, de Michel Tremblay. (Photo Claude Desjardins)

Tomber dans la marmite et s’amuser

Publié le 19/12/2017

Tout en faisant la promotion de son projet d’établir un théâtre communautaire dans notre MRC, le comédien Roc Lafortune dispense des ateliers de jeu, pour le compte de la Ville de Rosemère, et plongeait ses élèves dans le bain de l’exercice public, le 6 décembre, à la bibliothèque municipale.

«Ce ne sont pas des scènes finies, mais plutôt un travail en continu» , a-t-il indiqué à l’auditoire (une soixantaine de personnes), avant de présenter sa troupe composée de six femmes et trois hommes, lesquels se préparaient, à la vue du public, à présenter les scènes et les personnages qu’on avait mis dix semaines à peaufiner.

Le programme se constituait alors de trois scènes distinctes faisant environ cinq à six minutes, alors que l’on visitait d’abord l’univers de Michel Tremblay. Issue de la pièce Les Belle-Sœurs, Des-Neiges Verrette nous confierait d’abord son attirance grandissante à l’égard d’un certain vendeur itinérant, un secret livré par Louise Dion, Nathalie Bornais et Doris Yanac-Rossi.

La formule du monologue à trois voix était donc privilégiée et s’appliquait également au deuxième extrait qui puisait dans la cinématographie de Sydney Pollack, alors que Charles Groulx, Stéphane Potvin et Jean-Louis Bousquet, à l’aide de quelque accessoire rudimentaire (perruque) et d’un brin de maquillage (rouge à lèvres et vernis à ongles) incarneraient Michael Dorsay, lui-même dissimulé sous les traits de Tootsie, un personnage rendu célèbre par Dustin Hoffman, en 1982.

Puis, Émilie Fandrich, Nathalie Larochelle et Stéphanie Rivest, dans une ambiance feutrée, ont soufflé à l’oreille de Bill, cet aveu que Nicole Kidman, sous les traits d’Alice, faisait au personnage de Bill (Tom Cruise) dans le film Eyes Wide Shut, de Stanley Kubrick, paru en 1999.

En cours de travail, tous ces apprentis comédiens avaient jonglé avec certaines notions de jeu telles les subtilités du non-dit, ou encore, l’utilisation de son jardin secret pour nourrir le personnage, des conditions essentielles à l’acte théâtral et aussi importantes que ne l’est un bon texte, soumet Roc Lafortune. «Mais le leitmotiv demeure le même: il faut avoir du plaisir» , d’ajouter ce dernier qui annonce une autre session de cours à compter du 24 janvier. Voyez le site Web la Ville de Rosemère [http://www.ville.rosemere.qc.ca] pour connaître les modalités d’inscription.

Théâtre communautaire

M. Lafortune profitait également de l’occasion pour parler à nouveau de son rêve d’établir un théâtre communautaire dans la MRC de Thérèse-De Blainville, projet dont il nous entretenait en début d’année et vers lequel des oreilles se tendent, à tel point qu’il disait avoir l’impression que la chose pourrait voir le jour plus vite que prévu.

«Le nouveau maire de Rosemère, Eric Westram, montre déjà de l’ouverture. Il m’a même demandé où je voudrais faire ça. Mon cœur est à Rosemère, mais ça peut être n’importe où. L’important, c’est que ça se fasse et que ce soit beau» , de dire Roc Lafortune qui garde en tête le modèle du Théâtre de l’Île, à Gatineau, une institution publique, financée par les instances publiques, et qui ouvrirait ses portes à des aspirants comédiens, des citoyens désireux de s’investir sérieusement dans l’apprentissage et la pratique du théâtre dans des conditions optimales.

L’idée fait son chemin.