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Stéphane Rousseau: confessions tordantes

Stéphane Rousseau

Stéphane Rousseau: confessions tordantes

Publié le 28/06/2012

Il faudra faire preuve d’une neutralité sans faille pour relater de façon professionnelle le spectacle de Stéphane Rousseau : Les confidences de Stéphane Rousseau.

Parce que, avouons-le, le beau gosse ne cesse de se parfaire avec le temps. Il chante plutôt bien, il improvise comme un dieu (à lire un peu plus loin), et surtout il fait rire vraiment, mais vraiment bien. Alors, pas besoin d’ajouter davantage de superlatifs redondants et venons-en au fait, ok?

Il est apparu au Théâtre Lionel Groulx la semaine dernière, tout de noir vêtu, mince comme un fil, souriant de toutes ses dents, un peu gêné (pour la forme!) et bien prêt à (ré)affirmer son sex appeal sur ces bonnes dames.

«Je sais, je sais, vous avez toutes envie de moi», de nous susurrer le coquin.

Dans son sac à sketches, de nombreux numéros puisés fort probablement d’expériences personnelles. Quelques aventures de chasse et pêche où il s’avère davantage une proie qu’un chasseur, ses échanges avec la perdrix du coin, perdrix d’ailleurs qui prend parfois l’habit et l’allure de la pin-up!

Agrémentons tout cela de quelques tubes des dernières décennies, qu’il chante avec pas mal d’enthousiasme, et nous voilà dans un spectacle où les numéros s’enchaînent si rapidement que, le temps de reprendre notre souffle, voilà que tout est déjà terminé.

Les Confessions de Stéphane Rousseau est un spectacle qui porte bien son nom puisqu’il est l’œuvre d’expériences personnelles de son auteur, disions-nous. Un vécu que l’on a tout de même poussé un peu pour les besoins de la cause, mais un vécu qui interpelle malgré tout. Ainsi, la mort de son père, par exemple, que l’humoriste rend anecdotique avec des relations familiales un peu atypiques, reflète quand même une réalité un peu troublante. Tenter de rafler un quelconque bien matériel sur le lit du mourrant, n’est-ce pas honteux?

L’élément manquant qui fait toute la différence

Si l’on peut sympathiser (par le rire) avec l’oncle naturiste aux prises avec le chaton du camping qui confond les balles de laine avec les «balles» humaines, on ne pourra résister à l’envie de chantonner avec lui quelques balades romantiques remaniées, que l’humoriste utilise beaucoup comme transition entre chaque numéro.

Bien qu’il nous ait réservé à la toute fin de son spectacle son sketch avec l’irrésistible espagnol Chico Rico, Stéphane Rousseau a dû improviser quelque peu lorsqu’un élément essentiel d’un numéro lui a fait défaut. Alors qu’il s’apprêtait à charmer une spectatrice invitée à lui prêter main-forte pour son numéro à la Top gun, les lunettes de soleil de l’humoriste sont accidentellement tombées par terre. Tentant alors de les remettre sur son nez, l’humoriste s’est aperçu que l’un des verres s’était détaché. Accroupi devant les spectateurs assis à la première rangée, l’humoriste a tenté en vain de le retrouver. «C’est fini, j’annule le numéro et celui de demain», s’est-il exclamé.

Bien qu’invisible pour son public, ce dernier a continué à maugréer un peu en cherchant son verre, lançant quelques tirades pour finalement abdiquer. Bien que le fou rire s’entendait très bien dans la foule, à ce stade-ci du numéro, celui-ci a augmenté de façon exponentielle lorsque Stéphane Rousseau s’est relevé, arborant une paire de lunette avec un seul verre. L’air absolument ridicule, mais néanmoins tordant, il a dû attendre de nombreuses secondes avant que le public puisse reprendre des forces pour l’écouter à nouveau. «Ça vous tentes-tu que je fasse le pirate des Caraïbes à la place?», a t-il demandé.

Une soirée sans entracte qui a passé beaucoup trop vite.