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Projet Multitude: Danny Barbeau, le portier de tous les talents

Danny Barbeau, président fondateur du Projet Multitude, à Sainte-Thérèse.

Projet Multitude: Danny Barbeau, le portier de tous les talents

Publié le 16/02/2016

Une autre galerie d’art? Le Projet Multitude, qui est encore en train de naître, au 62A, rue Blainville Ouest, à Sainte-Thérèse, en aurait tout l’air. Galerie, collectif d’artistes, boîte à idées, entreprise et œuvre sociale, ça ferait beaucoup à mettre sur une carte d’affaires, non?

«Le projet, en soi, c’est de prendre les forces de chacun, d’essayer de les jumeler pour faciliter le développement de chaque artiste. C’est de nous unir pour nous faciliter la vie», résume Danny Barbeau, artiste et fondateur du Projet Multitude. Officiellement sur les rails depuis le 11 février, le projet mijotait dans son esprit depuis une vingtaine d’années (il a 37 ans), en raison des difficultés que rencontrent plusieurs artistes désireux de montrer leur travail et de faire reconnaître leur langage. «Le marché de l’art est difficile à percer et beaucoup d’artistes en souffrent», poursuit-il.

Vision collective

Actuellement, une vingtaine d’artistes-peintres exposent leurs tableaux dans l’une ou l’autre des multiples pièces de la maison qui accueille le Projet Multitude. Ils ont un statut de «membre de l’action 2016» et bénéficient des conseils de Danny Barbeau qui se donne le mandat de promouvoir leurs œuvres et de les mettre en valeur. Celui-ci offre également ses services d’agent d’artiste.

Vision collective oblige, un «artiste de la semaine» bénéficie toujours d’un mur, dans le couloir principal donnant sur l’entrée, un privilège offert gratuitement, sans prise de pourcentage sur les ventes. Ainsi, chaque artiste aura son tour.

Un autre mur accueille des tableaux donnés par les membres eux-mêmes et dont la vente servira à aider ceux qui peinent à s’acheter des produits et du matériel d’artiste.

Le mur «Accueil Bonneau», par ailleurs, met des tableaux à l’encan au profit de l’organisme montréalais qui en bénéficiera tout au long de l’année 2016.«On a déjà dépassé notre objectif du mois de mars», signale Danny Barbeau. Cette vente à l’encan est d’ailleurs active sur la page Facebook. Un coin cuisine favorisera éventuellement les échanges d’ordre culinaire entre les membres.

Tout seul, on est mal pris

Finisseur d’intérieur de métier (le Projet Multitude n’a que des visées d’autofinancement, pour l’instant), Danny Barbeau a développé parallèlement une démarche artistique et a un jour compris la nécessité d’unir les talents. «Tout seul, on est mal pris», affirme-t-il. Son désir d’unir les gens et le talent a d’abord pris forme via Facebook, en 2014, et la réponse l’a convaincu. «Beaucoup de gens ont adhéré au concept et à la philosophie que je proposais. J’ai commencé par organiser des expositions, une à Rawdon, l’autre à Montréal. Ça n’a pas été facile, j’ai failli tout lâcher, mais je me suis dit qu’il fallait un local permanent, un lieu pour se réunir et échanger. J’ai foncé et j’ai trouvé cet endroit», dit-il. Le bail a été signé pour un an.

Le rayonnement

Si l’énergie et les idées bouillonnent entre les murs, beaucoup de choses seront faites à l’extérieur du local. On discute notamment d’ententes possibles avec les commerces thérésiens qui pourraient exposer quelques tableaux en échange d’une visibilité.

«On va aussi se connecter avec les musiciens et les poètes, il y aura vente de produits dérivés faits à partir des œuvres des artistes, on exposera des artisans», énumère Danny Barbeau qui n’en finit plus de voir toutes les possibilités qui s’offrent, à lui-même comme à ses membres.

Son concept, qui n’a pas son pareil au Canada, affirme-t-il, a déjà des résonances en France, où le Projet Multitude pourrait un jour s’afficher. «Les gens ont compris qu’on a tout à gagner quand on se regroupe, énonce-t-il. Beaucoup d’artistes abandonnent la pratique, parce que c’est trop décourageant.»

Avec Multitude, il y en a qui reprennent leur pinceau. Ils ne vendent pas nécessairement tout de suite, mais l’engouement renaît, paraît-il. «Il faut s’intéresser à l’action. Il faut s’intéresser aux autres. Une fois que c’est fait, les gens s’intéressent à vous», note le fondateur du Projet Multitude.

«Je n’invente rien, je construis jour après jour. J’ai besoin de l’implication et des talents de tous. Ça s’appelle Multitude parce qu’on veut entendre tous vos projets»

Spectacles, cours, ateliers, événements de toutes sortes, les possibilités sont infinies pour ce projet naissant. «Je veux même accueillir les dames qui font du tricot. La porte est ouverte à tous les talents», annonce Danny Barbeau qui reçoit aussi le public, de 10 h à 16 h, tous les jours, sauf le lundi. Dès mars, ce sera ouvert… presque tout le temps, dit il. Information: 514-224-0609 ou projetmultitude2015@gmail.com.