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Pour l’amour de la musique

(Photo Hugo Vincent)

Pour l’amour de la musique

Publié le 20/08/2010

Pour le dernier rendez-vous de la saison 2010 des Beaux Lundis d'été de la Ville de Boisbriand, on a fait les choses en grand.

En effet, c’est le Big Bandissimo, avec sa vingtaine de musiciens des régions de Laval et des Laurentides, qui a envahi la petite scène du parc Claude-Jasmin pour faire vibrer le public au son des classiques du jazz et de la musique populaire. Dirigé par Dominic Forget, l’orchestre nous a offert un vaste tour d’horizon, du jazz au rock en passant par le latin, la pop, le blues et même le disco.

On débute avec East Side Drive, réconfortante et agréable pièce jazz qui rappelle les salles de bal à l’ancienne. On peut apprécier les riches sonorités, les multiples couches de cette rafraîchissante musique orchestrale, les bois et les cuivres s’harmonisant ou encore dialoguant avec les cordes et les percussions.

Poursuivant avec la superbe New York New York enchaînée à l’entraînante et vivante Soul Bossa Nova, pièce de Quincy Jones et thème des films Austin Powers, le Big Bandissimo en met plein les oreilles. On ralentit ensuite le tempo avec une Besame Mucho exotique et langoureuse, bientôt fusionnée avec une El Cumbachero aux percussions enlevées. Ces deux morceaux ont tôt fait de stimuler un public jusqu’ici étonnamment léthargique, ou peut-être cette passivité se voulait-elle en fait une écoute respectueuse? Quoi qu’il en soit, la forte présence de la chanteuse Angélique Duruisseau semble galvaniser l’orchestre et les spectateurs, sa voix chaude et suave se prêtant à merveille à la sensuelle et feutrée Fever, de même qu’à la puissante Respect d’Aretha Franklin.

Suit une incursion dans l’univers de Miles Davis, avec une Nardis aux rythmes et intensités variés, textures riches et ondulations complexes, de même que dans celui du disco avec I Love the Nightlife, sur laquelle Angélique Duruisseau voudrait bien que le public s’agite un peu… C’est finalement In the Mood, de Glenn Miller, qui stimule enfin l’auditoire, générant les premiers cris et sifflets de la soirée. Pink Panther est également très bien reçue, ces classiques étant toujours très appréciés. C’est avec un autre classique, quoique dans un tout autre registre, que se termine le concert. I will Survive soulève finalement la foule, qui chante et bat spontanément la mesure, puis réclame un rappel à grands cris…

Entre les pièces, Dominic Forget s’adresse au public et à ses musiciens avec humour, mais surtout beaucoup de reconnaissance. La complicité entre les membres de l’orchestre est palpable, et l’on ressent leur plaisir dans leur exécution et leurs interactions. Forget raconte aussi l’historique du Big Bandissimo, qui célèbre cette année sa dixième année d’existence. Au départ un modeste orchestre de cinq ou six musiciens, le Big Bandissimo a grandi pour devenir l’impressionnant collectif qu’il est aujourd’hui, sans toutefois perdre de vue sa raison d’être: jouer pour l’amour de la musique et pour le plaisir de tous.