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Patrice Michaud: la lumière sous les nuages

C’était la reprise de la série Place du village en spectacle

Patrice Michaud: la lumière sous les nuages

Publié le 03/07/2015

C’est sous la pluie que la nouvelle saison des concerts en plein air de la série Place du village en spectacle a été lancée, le mardi 30 juin dernier. Cela n’a toutefois pas empêché le public d’être au rendez-vous pour accueillir l’auteur-compositeur-interprète Patrice Michaud, qui a brisé la glace de belle façon en cette soirée humide et maussade.

Avec ses histoires et ses chansons, il a su remonter le moral des troupes, semblable à cette lumière que l’on sentait malgré tout poindre sous les nuages.

Car les concerts en extérieur sont toujours un peu hasardeux et soumis aux caprices de Dame Nature, Patrice Michaud s’était fait à l’idée: à un moment donné, il faudrait peut-être prendre la décision drastique d’annuler le spectacle. Le concert a toutefois pu suivre son cours normal et l’artiste a pu y aller de toutes les pièces préalablement choisies.

Originaire de Cap-Chat, en Gaspésie, celui qui a appris à améliorer son langage corporel scénique avec Yann Perreau, pour enfin quitter «la confrérie des hommes qui dansent mal», s’adresse au public avec un humour intelligent et des détails colorés, à la manière d’un conteur. Anecdotes pré-pubères sur le cinéma nocturne, recherche d’un casque de motoneige couleur Blue Sparkle de 1984 pour agencer à la batterie de Marc Chartrand, hommage à son grand-père maternel à qui il doit le «frisou» de sa chevelure, écouter Patrice Michaud parler est aussi agréable que de l’écouter chanter. Ses textes se font aussi parlants, aussi imagés, portés par des mélodies entraînantes aux percussions rappelant le cœur qui bat.

En plus du batteur Marc Chartrand, Patrice Michaud partage la scène avec le bassiste Mark Hébert et le guitariste Simon Pedneault, avec lesquels il partage aussi une intensité réelle et une complicité palpable. Ensemble, ils fabriquent des airs folk autant que rock, qui se teintent parfois de saveurs country et même un peu blues.

Puisant parmi les morceaux issus de ses deux albums Le triangle des Bermudes et Le feu des jours, Patrice Michaud oscille entre les rythmes dansants de On fait comme si, et la guitare langoureuse de M’espères-tu, s’abreuve à même ses racines gaspésiennes avec la country Des trous dans les bas, puis se nourrit d’une lumineuse mélancolie en y allant de la douce Jusqu’à ce que je tombe.

Je cours après Marie ravit le public, à l’instar de Mille après mille, qu’il emprunte à Willie Lamothe, en apportant une couleur rock and roll tout à fait cohérente à cette pièce qu’il fait toujours bon de réentendre. À un public conquis dès les premiers instants et les premières gouttes de pluie, il offre en fin de concert la très jolie Mécaniques générales, très attendue et appréciée par ce public de tous les âges et de tous les genres. Car outre la possibilité de voir gratuitement une pléiade d’artistes variés, c’est le côté rassembleur de cette série de concerts qui en fait la beauté.

Les concerts en plein air sur la Place du village ont lieu tous les mardis à 19 h 30, et sont précédés d’activités, dès 18 h 30. Le prochain rendez-vous aura lieu le 7 juillet prochain, et mettra en vedette Étienne Cousineau que l’on a pu découvrir à l’émission La voix.