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On aime Belafonte

Katie Moore, David Myles et Florence K sont au nombre des artistes qui se produiront au Théâtre Lionel-Groulx, le jeudi 21 février. Devant, on reconnaît Nick Petrowski, initiateur du projet, coarrangeur et coréalisateur de l’album We love Belafonte.

On aime Belafonte

Publié le 25/01/2019

Ce n’est un secret pour personne, Florence K a fait sa niche dans un certain style musical très rythmé, ensoleillé et sensuel, assez proche parent, en fait, de ce monument de la chanson que représente Harry Belafonte et qui est l’objet d’un hommage, à la fois sur disque et sur scène, qu’elle lui rend au sein d’un collectif qui passera bientôt par le Théâtre Lionel-Groulx.

We love Belafonte, c’est d’abord le titre d’un album lancé l’automne dernier et qui, outre celle de Florence K, qui en signe la réalisation et les arrangements (avec Nick Petrowski), nous fait entendre les voix de Shane Philips, Warren Spicer, David Myles, Alex Cuba et Katie Moore, une sorte de Buena Vista Social Club consacré au chanteur américain de 91 ans.

La grandeur du personnage

«L’idée est venue de Nick qui avait grandi au son de cette musique que ses parents adoraient. En lisant sur lui, il a découvert un homme qui a aussi fait sa marque du point de vue de l’activisme social: il a fait beaucoup pour les droits de femmes, de la communauté LGBT, contre la ségrégation raciale, aussi. Ça mérite d’être connu et reconnu» , soumet Florence K.

De fait, il suffit de taper le nom du monsieur dans un moteur de recherche pour saisir l’ampleur de cet engagement qui va bien au-delà des chansons immortelles qu’on lui connaît (Matilda, Angelina, Jump in the line et autre Banana Boat Song). C’est lui (le saviez-vous? ) qui fut à l’origine du projet de la fameuse chanson We are the World qui a permis d’amasser des fonds pour venir en aide à l’Éthiopie, où sévissait une terrible famine, dans les années 1980.

«Nous souhaitons faire connaître la grandeur du personnage et célébrer l’homme» , reprend Florence K. De fait, en portant la chose à la scène, les interprètes (ils seront tous là) se permettront d’assaisonner leur prestation d’anecdotes soulignant l’engagement social de M. Belafonte.

Ce sera aussi l’occasion de faire un clin d’œil à l’époque des années 1950 et 1960, moment où le chanteur américain a connu ses véritables heures de gloire. «Ce sera un spectacle à l’image de ces années-là, à l’image de la chaleur qui se dégage de sa musique» , dit-elle à propos de l’artiste né à New York, en 1927, de parents jamaïcains. «Ces deux cultures s’influencent, dans sa musique. Il a chanté en anglais, mais il a aussi intégré l’espagnol dans ses chansons. Il a parlé de l’esclavage. Il a aussi participé à ce métissage qui s’est produit à New York, au début des années 1960, quand des artistes portoricains et cubains s’y sont installés. Il y avait un échange très riche, à ce moment-là, entre les communautés musicales» , raconte la chanteuse.

L’esprit de l’époque

Est-ce que le principal intéressé est au courant qu’un groupe de musiciens canadiens l’aiment à ce point, par les temps qui courent? «Oui, s’exclame Florence K. On lui a envoyé l’album et son assistant nous a fait savoir qu’il l’a beaucoup aimé. Pour nous, c’était important.»

Tout comme c’était important, par ailleurs, de recréer les chansons de manière à conserver l’esprit de l’époque. «On a fait des séances d’enregistrement en groupe, en recherchant des sonorités plus organiques. Tout a été capté sur ruban, comme à l’époque» , dit-elle en précisant que ce travail de sonorisation se transpose sur la scène.

Chacun y est allé de ses préférences, bien entendu, on y relève ici et là des accents country et même reggae, mais en ce qui concerne Florence K, on baigne résolument dans le calypso, un genre qu’elle a découvert au milieu de l’adolescence, au contact de Buena Vista Social Club, justement.

«J’avais été complètement ensorcelée, dit-elle. C’est une musique qui m’apporte beaucoup de bonheur» , de dire celle qui ne se destinait pas du tout à une carrière de chanteuse, mais plutôt de pianiste, ce qui explique sans doute cette façon qu’elle a de «respirer» ses chansons, de les livrer avec délicatesse, en mettant l’accent sur l’émotion pure.

«Quand je joue, quand je chante, acquiesce-t-elle, je ne pense jamais à me mettre en évidence. Ce qui prime, c’est toujours la musique. En fait, j’ai commencé à chanter au début de la vingtaine. Je faisais du piano bar, dans un restaurant, et les gens m’ont demandé de chanter. La voix demeure un complément, pour moi. Je cherche toujours à l’utiliser comme un instrument.»

La récréation

Le 21 février, au Théâtre Lionel-Groulx, Florence K et ses camarades tenteront de vous faire vivre une soirée typiquement Belafonte, avec la chaleur qui se dégage de sa musique, dans un spectacle résolument collectif qui reprendra l’intégrale de l’album (il y 14 chansons), de même que certains titres qu’on a été contraint de sacrifier en cours de route, en plus de quelques surprises.

La démarche a été, certes, sérieuse et rigoureuse, mais il y a quelque chose qui semble être de l’ordre de la récréation, avec ces artistes qui mènent des carrières bien remplies, chacun de leur côté, et qui se réunissent un moment pour s’amuser sur scène et transmettre ce même plaisir au public. «C’est exactement comme ça qu’on imagine le spectacle» , répond Florence K qui vous invite à un moment de chaleur avec des artistes qui se donnent entièrement sur scène, livrant des chansons que vous aurez probablement envie de chanter avec eux.

Information: [http://odyscene.com] ou 450 434-4006.